Intervention de Général Hubert Bonneau

Réunion du vendredi 29 octobre 2021 à 12h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Général Hubert Bonneau, directeur des opérations et de l'emploi à la direction générale de la gendarmerie nationale :

Je vous remercie pour vos propos. La tempête Alex constitue en effet un excellent exemple de résilience. Un travail important a été fait au niveau des gendarmes du Var, mais un élan national a également eu lieu. Lorsque nous avons développé des services de spécialistes de montagne pour intervenir sur les hautes vallées, des volontaires originaires de Chamonix, du Massif central, des Pyrénées se sont présentés. Nous disposons donc d'une main-d'œuvre nationale pour appuyer le groupement du Var.

Les moyens de mise en œuvre de la résilience sont perfectibles. Dans le cadre des efforts actuellement produits, dans le cadre du Beauvau de la sécurité et dans celui de la future loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI), nous avons de grands espoirs concernant l'amélioration de certains moyens. Des efforts remarquables sur les équipements des gendarmes sont déjà en cours. Tout n'est pas optimal, mais nous avons les moyens de notre action. Le parc d'hélicoptères de la gendarmerie va être renouvelé en totalité, ainsi que le parc des véhicules blindés et celui des véhicules de maintien de l'ordre. Un accord d'une ampleur historique a été signé pour le renouvellement du parc automobile de la gendarmerie.

Des efforts sont encore à réaliser sur les sujets des équipements individuels. J'ai bon espoir que nous parvenions rapidement à mettre en conformité l'ensemble du dispositif de gendarmerie. La conformité évolue avec les modes d'action des gendarmes, ce qui s'inscrit dans la résilience. Nous voyons apparaître de plus en plus de violences sur le territoire. Un gendarme est agressé toutes les quatre heures. L'année dernière, à Saint-Just, trois gendarmes de la compagnie d'Ambert ont été tués par un survivaliste. Nous avons tiré de ces événements un retour d'expérience. Nous sommes entrés dans une phase de densification des forces de gendarmerie. Nous sommes en train de réétudier la formation des gendarmes sous un angle plus militaire. Il s'agit de renforcer la capacité à réagir, le fonctionnement avec ses équipiers. Il faut rééquiper les BTA en armes longues, qui ont quasiment disparu des gendarmeries. Elles sont nécessaires aujourd'hui. Des plans d'équipement ont été lancés. Je suis convaincu qu'ils aboutiront.

Au-delà des moyens, la résilience implique une formation adaptée. Cette formation commence dans les écoles de gendarmerie. Le parcours de formation doit être considéré dans sa globalité, notamment en ce qui concerne l'intervention professionnelle. Celle-ci se définit par la capacité à faire baisser la tension, à absorber la violence sans forcément la reproduire sur l'agresseur. Les gendarmes possèdent une longue expérience en la matière, ils sont correctement formés en termes d'acceptabilité des violences, mais nous souhaitons aller plus loin pour faire en sorte que nos savoir-être correspondent bien à nos savoir-faire. Les formations doivent se répercuter à plusieurs niveaux : au niveau de la brigade, au niveau des pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG). Nous sommes actuellement en pleine réforme du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), afin d'améliorer son interopérabilité avec des unités territoriales. Nous avons également créé de nombreuses antennes du GIGN.

En conclusion, nous avons les moyens qui sont adaptés à nos missions. Je place toutefois au cœur de nos besoins les individus, les femmes et les hommes sous l'uniforme de gendarmerie. Les moyens ne font pas tout, nous devons avoir une formation efficace. Nous avons demandé, dans le cadre de la LOPPSI, la création de centres régionaux d'instruction de la gendarmerie, afin d'assurer, en plus de la formation en école, la continuité de la formation. Nous travaillons avec l'armée de terre, par exemple, pour la formation des PSIG. La femme et l'homme sont au cœur du dispositif de résilience, de manière prioritaire par rapport aux moyens.

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