Intervention de Général Hubert Bonneau

Réunion du vendredi 29 octobre 2021 à 12h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Général Hubert Bonneau, directeur des opérations et de l'emploi à la direction générale de la gendarmerie nationale :

Nous n'avons pas poussé les scénarios aussi loin que votre hypothèse. Toutefois, le directeur général a lancé un plan nommé « GEND 20.24 », reposant sur plusieurs piliers. Le premier pilier concerne la posture de protection que nous devons apporter à la population, aux citoyens et aux élus. Nous nous efforçons aujourd'hui d'agir au contact des citoyens pour apporter le niveau de protection souhaité, avec une attention particulière portée aux plus démunis. Par exemple, le développement des maisons de confiance entre dans le cadre de la lutte contre les violences intrafamiliales. Les élus sont associés à ces démarches. Nous devons maintenir un lien très fort avec les élus, notamment les maires. Pour ce qui est de la vigilance citoyenne, l'interface est non seulement la gendarmerie, mais également le maire.

Dans le cadre de problématiques qui frappent toute la société telles que l'environnement, et plus particulièrement le traitement des déchets, la gendarmerie est concernée. Nous constatons, par exemple, des dépôts d'ordures. Le maire, premier magistrat de la commune, est également concerné. Nous devons donc entretenir un véritable dialogue avec les élus pour développer la mobilisation citoyenne. Nous ne prévoyons pas encore d'opérations de masse avec les citoyens, néanmoins nous prenons conscience de la nécessité d'être plus proches de la population. Je pense que la population souhaite avoir des maires capables de piloter les politiques avec l'appui des gendarmes. Nos concitoyens veulent voir du bleu sur le terrain, en particulier sur leurs problématiques quotidiennes. Or les relais entre la gendarmerie et les citoyens ne peuvent être que les maires.

Aujourd'hui, la réserve opérationnelle de premier niveau (RO1) compte 30 000 femmes et hommes. La réserve opérationnelle de niveau 2 (RO2), composée des gendarmes à la retraite, compte 28 000 gendarmes. La RO1 est mobilisable pour toutes les opérations de la gendarmerie. Les réservistes ne sont plus considérés comme un appoint. Ils sont totalement intégrés à la main d'œuvre de gendarmerie. Au-delà de ces 30 000 réservistes, nous avons développé une réserve citoyenne de 1 700 femmes et hommes qui consacrent du temps à des questions de tous ordres, telles que les ressources humaines ou la logistique. Notre ambition est d'amener la RO1 à un effectif de 50 000. L'âge moyen de la RO1 est de 39 ans, celui de la RO2 de 57 ans. Les réservistes suivent des cycles de formation très importants. Les préparations militaires initiales représentent deux fois quinze jours, puis les formations opérationnelles de réserviste territorial se déroulent également sur deux fois quinze jours. Ils suivent également des stages d'acculturation. En outre, il est nécessaire de maintenir la formation continue, notamment au tir.

Le taux d'engagement de nos réservistes opérationnels de premier niveau atteint trente à quarante jours par an. En 2020, 700 000 jours ont été effectués par les réservistes. Le budget de la réserve opérationnelle se monte à 70,7 millions d'euros par an. Le passage à un effectif de 50 000 risque cependant de soulever des questions budgétaires. La réserve de gendarmerie représente aujourd'hui 42 % de la garde nationale.

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