Il nous arrive déjà d'intervenir dans les zones couvertes par la police, dans le cadre d'un dispositif opérationnel d'appui mutuel existant depuis plusieurs années. Lorsqu'un directeur de la police émet le souhait, auprès du préfet, d'obtenir un renfort de la gendarmerie, des forces de gendarmerie se rendent en zone police en appui. Un officier de police judiciaire (OPJ) est compétent sur le département, que ce soit en zone gendarmerie ou en zone police. Ces dispositifs ont surtout pour but de faire face à des troubles à l'ordre public. Ils sont mis en œuvre de manière quasi quotidienne. Des émeutes importantes se sont produites à Blois l'hiver dernier. Le commissariat rencontrait des problèmes d'effectifs causés par la crise du covid-19. La gendarmerie s'est alors mobilisée et a pu mettre 300 gendarmes à la disposition du commissariat de police.
En outre, dans le cadre du schéma national d'intervention conçu à la suite des attentats, nous avons la possibilité de procéder à des croisements entre le RAID et le GIGN. L'unité la plus proche du lieu d'intervention va prendre en compte l'opération au-delà des considérations de zones police ou gendarmerie. En cas d'attaque terroriste dans le centre-ville de Nantes, l'unité du GIGN située dans cette ville prend en charge l'intervention jusqu'à l'arrivée du RAID. Celui-ci reprendra la direction de l'intervention à son arrivée, depuis l'antenne du GIGN.
La gendarmerie dispose d'une sous-direction de l'anticipation opérationnelle. Elle travaille de façon étroite avec le service central du renseignement territorial (SCRT). Nous en sommes le client et le fournisseur : nous interrogeons le SCRT sur des phénomènes qui nous préoccupent et nous l'alimentons grâce aux nombreuses informations que nous collectons lors de nos différentes missions à des fins de renseignement. Nous sommes donc capables d'obtenir une vision claire de ce qui se produit sur les réseaux sociaux. Les informations nous servent dans le cadre de nos propres opérations et nous les diffusons vers d'autres services.