Intervention de Jean Emmanuel Sauvée

Réunion du vendredi 5 novembre 2021 à 9h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Jean Emmanuel Sauvée, président d'Armateurs de France :

Pour répondre à votre première question, nous avons déjà commencé à imaginer une politique de conquête avec le Gouvernement. Pourquoi les navires n'utilisent-ils pas plus de pavillons français ? Pourquoi une partie du trafic échappe-t-elle aux ports français ? Nous devons gagner en compétitivité et celle-ci ne se limite pas aux salaires des marins ; L'aspect environnemental pèsera fortement demain sur ce sujet. Les règles doivent être communes pour pouvoir lutter à armes égales. Parmi les leviers, j'évoquais les investissements colossaux, à hauteur de mille milliards de dollars au niveau mondial, pour renouveler la flotte de commerce et la rendre plus verte. Nos gouvernements ou l'Europe doivent nous aider à investir, notamment dans des navires verts. Il existe certaines techniques telles que le tax lease ou des notions de suramortissement des navires pour renouveler plus rapidement notre flotte. Ces mesures ont été actées dans le cadre du Fontenoy. Nous pouvons également faire garantir les crédits des armateurs par la Banque publique d'investissement (BPI). Quand un armateur français utilise les chantiers coréens, l'État coréen lui apporte ses garanties, et ainsi, en cas de difficulté, l'État coréen a la main sur notre flotte. La garantie des projets stratégiques permet de gagner en souveraineté. La possibilité d'investir plus rapidement et plus fortement dans une flotte de commerce plus verte sera aussi bénéfique pour les marins.

En France, nous disposons d'une formation maritime ancestrale dans la filière d'excellence qu'est l'École nationale supérieure maritime. Lors du Fontenoy du maritime, nous avons décidé de doubler ses effectifs dans les cinq prochaines années pour avoir davantage de marins français armant des navires plus récents et plus propres, sous pavillon français. Il existe donc des gisements d'emplois importants. La marine marchande permet également de profiter d'une mécanique de promotion sociale. En effet, un matelot peut devenir capitaine au bout de cinq ou dix ans et nous voulons faire jouer, dans le cadre de ce doublement des effectifs dans les écoles maritimes, ce levier de promotion sociale pour développer de l'emploi maritime Nous manquons actuellement de marins. Les officiers de la marine marchande connaissent le plein emploi et il existe des leviers importants à brève échéance.

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