Je suis heureuse de pouvoir échanger avec vous sur la politique publique innovante que nous lançons à travers le service national universel. Devant votre mission d'information, j'interviendrai surtout sur la capacité des citoyens à faire face aux crises graves et aux dangers vitaux. L'action de la délégation interministérielle à la jeunesse vise à former et informer les générations montantes et à leur conférer un rôle clé. Pour ce faire, le SNU comporte trois étapes clés, dont le séjour de cohésion, qui représente un rite de passage à l'âge adulte et permet de donner un socle commun à toute une génération. Nous apportons également des soutiens aux différentes associations d'éducation populaire ou d'accueil collectif de mineurs, pour lesquelles ces sujets de résilience nationale sont centraux puisqu'ils convergent vers les sujets de citoyenneté.
La deuxième cible après les générations montantes est la société civile. Nous pouvons l'articuler autour de la réserve civile que nous animons à travers la plateforme jeveuxaider.gouv.fr que nous avons lancée lors du premier confinement.
Le SNU a été lancé en 2019. Il comporte trois étapes clés. La première, pour les jeunes de quinze à dix-sept ans, est le séjour de cohésion en hébergement très structuré avec des modules et des thématiques. L'une de ces thématiques se nomme « défense, sécurité et résilience nationales ». Certains de ses modules sont animés par les armées dans le cadre de la journée défense et mémoire (JDM). Le module Résilience consiste en un atelier « Alerter et protéger » ainsi qu'un atelier « Se déplacer en zone difficile ». Il ne s'agit pas d'informations descendantes, mais bien de pédagogie active où les jeunes se trouvent dans l'action. Après ce séjour de cohésion, nous invitons les participants à s'engager dans une mission d'intérêt général dans leur territoire. La troisième étape, qui est un peu le graal du SNU, est l'engagement volontaire de trois mois et plus avant vingt-cinq ans. Le service civique se compose de missions indemnisées de six mois et plus ou d'engagements auprès des sapeurs-pompiers volontaires.
Nous travaillons également sur la résilience aux risques naturels et technologiques dans le cadre de l'agenda 2030 avec le ministère de l'intérieur et le ministère de la transition écologique, ou encore sur l'initiation à la réduction des risques de catastrophe avec la Croix-Rouge et d'autres acteurs. Ainsi, la résilience nationale occupe une place très importante au sein du SNU.
Nous avons accueilli 2 000 volontaires en 2019 et 15 000 en juin 2021. L'objectif était de 25 000, mais les protocoles sanitaires nous ont contraints à le diviser par deux. Nous avons néanmoins réussi à créer un centre par département. Pour 2022, l'objectif est encore plus ambitieux puisque nous souhaitons atteindre l'universalité de cette politique publique. Les deux premières étapes doivent effectivement s'ouvrir à tous les jeunes. Nous généraliserons le SNU pour toucher l'intégralité d'une tranche d'âge, soit environ 700 000 jeunes citoyens à terme. En 2022, 50 000 jeunes volontaires seront accueillis en trois sessions. Nous répartirons le séjour de cohésion sur une semaine en temps scolaire et une semaine durant les vacances.
S'agissant de la réserve civique, la plateforme que nous avons lancée au printemps 2020 a permis à 345 000 bénévoles de s'inscrire et de décrire leur projet. Quelque 100 000 missions ont été réalisées depuis mars 2020 sur cette plateforme. Nous disposons de 6 500 associations partenaires et d'un budget d'un million d'euros. Ces bénévoles de tous âges se sont mobilisés pendant et après la crise sur de nombreux thèmes tels que la lutte contre l'isolement, l'éducation pour tous ou l'accompagnement des sans-abri. 42 % des bénévoles inscrits sur la plateforme ont moins de trente ans, ce qui montre l'engagement des générations montantes, prêtes à se mobiliser dès lors qu'on leur fournit les outils qui conviennent.
Le service civique est également un dispositif qui contribue à la résilience nationale, même si certains points mériteraient d'être travaillés comme nous l'avons vu avec l'expérience du confinement.