Intervention de Sébastien Leroy

Réunion du vendredi 5 novembre 2021 à 12h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Sébastien Leroy, maire de Mandelieu-la-Napoule, représentant l'Association des maires de France :

Les anciens élus locaux que vous êtes savent bien que la communication avec le citoyen se révèle différente selon l'instant. Quand nous n'avons qu'une heure pour alerter, les moyens doivent varier dans leur nature et leur méthode. S'agissant de la communication entre la ville et le citoyen, le DICRIM est un document qui a effectivement davantage vocation à finir au placard qu'à être utilisé. Selon moi, son intérêt concerne plutôt les relations entre la ville et l'État. Vis-à-vis du citoyen, nous devrions plutôt distribuer des fiches de synthèse claires et précises sur chaque situation, en indiquant les gestes essentiels. En cas de crue, le citoyen ira spontanément chercher de l'information, mais si les réseaux de communication ne fonctionnent plus, il ne reste que le support papier. Encore faut-il qu'il ait été distribué et conservé !

Quant aux sirènes d'alerte, nous en avons fait l'expérience lors de la crue tricentenale du 3 octobre 2015. À l'arrivée de l'inondation, les sirènes ne fonctionnaient plus puisque l'État ne les entretenait plus. Elles ont été remises en fonction après cet événement parce qu'il s'agit d'un moyen puissant d'alerte générale. Mais il n'a qu'une seule vocation : si la sirène sonne, chacun doit rester chez soi et se mettre en sécurité. C'est le message qu'il faut marteler. Le retour d'expérience des deux crues vécues à six jours d'intervalle en 2019 a montré que la sirène constitue le moyen le plus réconfortant pour le citoyen, le message qu'il attend le plus. Auparavant, les sirènes avaient plusieurs fréquences de sonnerie pour différents niveaux d'alerte. Désormais, le seul message consiste à appeler les citoyens à se mettre en sécurité. Dans ma commune, je renforce le dispositif des sirènes pour améliorer son efficacité. Nous nous sommes en effet aperçus que de nombreux citoyens ne les entendaient pas en raison du bruit ambiant, de l'éloignement ou de l'urbanisation. Cependant, les budgets n'étant pas disponibles au niveau de l'État, la ville achète elle-même ses sirènes, les installe et les met en œuvre sur instruction de l'État. Nous devons ainsi bricoler et mobiliser des moyens financiers de la ville parce que les budgets d'alerte de l'État sont inexistants.

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