Intervention de Sébastien Leroy

Réunion du vendredi 5 novembre 2021 à 12h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Sébastien Leroy, maire de Mandelieu-la-Napoule, représentant l'Association des maires de France :

Ma ville est soumise à tous les risques naturels, mais surtout les risques d'inondation et de submersion marine puisque nous avons deux cours d'eau et nous nous trouvons en bordure de Méditerranée. Nous avons les risques de feux de forêts et de glissement de terrain. Lors des dernières intempéries de 2019, le collinaire s'est effondré en raison du surplus d'eau. De plus, ma ville est traversée par deux cours d'eau qui drainent tout l'arrière-pays de l'ouest de la Côte d'Azur. Historiquement, les sirènes avaient été installées pour des sujets régaliens, mais sans véritable définition. Pendant dix ou quinze ans, elles n'ont plus été entretenues, le besoin de communication ne s'est pas fait sentir avant 2015. Si, demain, nous rencontrons un risque de tsunami ou d'intempéries qui peuvent se déclencher en une heure, nous n'aurons pas le temps d'avertir la population par SMS, d'autant que tout le monde n'a pas un téléphone sous la main. D'ailleurs nous ne connaissons pas tous les numéros. Toutes les villes n'ont pas un fichier permettant d'identifier tous les habitants. Nous avons constaté ce manque durant la crise sanitaire. L'absence de centralisation des données constitue un manque énorme.

Lors d'une crue, une intempérie ou même un tsunami, le document papier devient inutile. Seule la sirène d'alerte peut servir, qui vous invite à quitter immédiatement tous les lieux exposés, dont les plages. Encore faut-il avoir, dans la culture populaire, cet enseignement selon lequel il convient de quitter les lieux à risque. Pour les feux de forêt, nous pouvons fermer les massifs par des barrières. Pour les plages et les inondations, nous pouvons créer des aménagements urbains qui montrent chaque jour aux citoyens qu'il existe des barrières et des lieux de mise en sécurité. Dans ma ville, j'ai installé des barrières sur les axes routiers inondables pour fermer la circulation en cas d'intempéries. Nous ne parviendrons pas à faire passer l'enseignement de la crise autrement qu'en le diffusant dans l'urbanisme et le mobilier urbain. On souhaite toujours oublier les difficultés pour passer à autre chose. Lors des inondations, après l'intense émotion et la responsabilisation, les citoyens retrouvent leurs réflexes antérieurs, ils construisent, s'arrangent pour ne pas vendre et pensent que cela ne va pas se reproduire. Pour que la culture du risque soit forte, les messages ne doivent pas seulement figurer dans des documents, ils doivent être visibles dans le cadre de vie.

Au-delà des sirènes d'alerte, nous pouvons utiliser les SMS et les messages sur les réseaux sociaux – sachant que ces messages restent soumis à la fonctionnalité des réseaux – ainsi que les haut-parleurs dans les rues. Il n'existe pas de solution idéale. Quant aux documents papier, ils doivent être simplifiés pour indiquer sur une ou deux pages les réflexes à avoir. Cela demande un grand esprit de synthèse mais s'ils ne sont pas visuels, simplifiés et forts, les gens les oublieront ou ne les liront pas.

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