Intervention de Agnès Pannier-Runacher

Réunion du jeudi 18 novembre 2021 à 15h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargée de l'industrie :

À mon sens, dans les années à venir, la gestion des risques sera cruciale tant pour la performance des administrations que pour celle des entreprises.

Cela emporte plusieurs conséquences. La première d'entre elles concerne la formation. La résilience est une culture, qui s'acquiert par la répétition et un certain état d'esprit. L'approche bénéfice-risque, qui est employée dans certains métiers, permet d'éviter l'écueil du juridisme pour le juridisme. Si l'on démontre que le fait d'appliquer la règle risque d'avoir un effet moins favorable, au regard de l'objectif de protection de la population, que le fait de s'en écarter, cela permet de prendre la décision sur un fondement objectivé. Il faut aussi manifester une culture de l'agilité dans la décision. Ce sera probablement un sujet à approfondir dans les prochaines années pour la fonction publique, et pas seulement la fonction publique de l'État. Mme Amélie de Montchalin, ministre de la transformation et de la fonction publiques, a déjà lancé une réflexion sur la formation initiale et continue des cadres.

Au sein des entreprises, cela devrait se développer naturellement, mais l'État peut anticiper les choses en sollicitant les filières et les institutions, comme l'Association française des entreprises privées (AFEP) ou le Mouvement des entreprises de France (MEDEF), pour que les pratiques de marché prennent en considération les risques majeurs auxquels les sociétés auront à faire face. Nous le faisons déjà dans le rapport sur les risques pour les entreprises cotées. Il faut identifier ces grands risques et déterminer comment on les réduit, soit par des processus opérationnels, soit par des mécanismes d'assurance. Cet exercice doit être relevé d'un cran et surtout devenir plus opérationnel. Le questionnement est souvent limité à une ou deux directions – celles de la conformité et des risques. Le risque peut être perçu comme relevant des fonctions supports, sans être au cœur de l'activité de l'entreprise.

Il faut donc faire évoluer les choses en matière de formation initiale, de formation continue, d'anticipation, de reporting et de diffusion de cette culture au plus près du terrain. J'ai bon espoir. Il y a dix ans, la responsabilité sociale et environnementale était un sujet cloisonné dans des directions d'état-major ; aujourd'hui, vous ne pouvez pas être dirigeant d'une unité opérationnelle sans mettre en question votre bilan carbone, votre marque employeur et votre impact sur le territoire. Ces sujets vont gagner en ampleur, mais il nous appartient de trouver les voies et moyens de construire et de diffuser plus rapidement la culture de la résilience.

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