Nous avons reçu un réel soutien du secteur de la santé, qui nous a apporté les conditions nécessaires pour l'accueil et l'intégration des renforts résilience dans les hôpitaux. Un processus d'intégration a été mis en place avec, en premier lieu, une formation de sécurité à l'hôpital. Ensuite, les renforts résilience ont été mis en sécurité juridique : ils ont signé un contrat avec les directions des ressources humaines hospitalières pour bénéficier d'un encadrement identique à celui des agents hospitaliers. Ces renforts résilience intégraient ainsi le cadre juridique de l'AP-HP. Les volontaires ont signé des conventions de bénévolat, ou des contrats à durée déterminée, afin de respecter la volonté des syndicats. Par la suite, ces volontaires ont été placés en sécurité sanitaire avec les équipes d'hygiénistes des hôpitaux. Ils ont ainsi appris à s'habiller, à se laver les mains et à assurer l'ensemble des gestes permettant de garantir leur sécurité sanitaire et celle des autres. Pour les renforts placés en zone rouge, c'est-à-dire dans les zones à forte intensité émotionnelle – chambre mortuaire –, il était impératif d'assurer leur sécurité émotionnelle. En conséquence, avec les cellules d'urgence médico-psychologiques, nous avons mis en place un protocole au terme duquel des psychologues accompagnent préventivement et soutiennent les différents renforts volontaires.
La santé est un pilier. Les directions et les collaborateurs des services de soins, de qualité, de sécurité, de communication et de ressources humaines se sont immédiatement impliqués. Cette proximité avec le personnel hospitalier nous a permis de mesurer directement sur le terrain le sens et la solidité de son engagement au service du public. Lorsqu'une cadre, présente, à plein temps en chambre mortuaire, s'effondre dans son service et vous explique qu'elle ne dort plus, mais qu'elle se reprend rapidement pour retourner à son poste, son désarroi et son courage sont à l'image du comportement exemplaire de l'ensemble des agents des hôpitaux que nous avons rencontrés.
Nous avons reçu un soutien important du secteur de la santé avec la venue du directeur général de l'AP-HP, lui-même accompagné du directeur des ressources humaines de l'hôpital Henri-Mondor, que je remercie pour son soutien sans faille pendant cette année sous tension. Le 8 mai au matin, nous étions cinq renforts résilience et deux personnels soignants en chambre mortuaire. Une accalmie passagère nous a permis de partager un café avec le directeur général de l'AP-HP et le directeur des ressources humaines. Tous deux avaient pris le temps, en ce jour férié, de venir sur le terrain. Cela représentait un soutien pour les équipes en place et ce moment a contribué à la cohésion mutuelle des renforts résilience et du personnel hospitalier.