Intervention de Stéphane Bouillon

Réunion du mercredi 8 décembre 2021 à 17h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Stéphane Bouillon, secrétaire général de la défense et la sécurité nationale :

On devrait en venir à la rédaction du prochain Livre blanc, mais on n'y est pas encore. La résilience fait partie de la défense nationale mais ne la constitue pas à elle seule. Évoquer la défense nationale, cela peut vouloir dire se trouver dans une situation dans laquelle l'ensemble du pays doit faire face à un conflit de haute intensité. On sait que ces conflits pourront ne plus être seulement des opérations extérieures ; ils peuvent demander un engagement de longue durée sur le territoire exigeant que tout l'effort de guerre du pays se mette en branle pour apporter son concours. La résilience sera un des volets de cette action d'ensemble. J'observe aussi que, dans la définition citée précédemment, la résilience doit permettre de revenir à l'état antérieur. Je tendrais à la compléter par les mots « et si possible, à l'améliorer », en étant plus résistants et peut-être plus modernes, plus adaptés et donc encore plus solides, plus cohérents, plus soudés pour pouvoir faire face à une nouvelle crise.

Au nombre des fiches que nous rédigeons, je mentionnerai pour exemple la fiche « cyber ». Elle comprendra des plans de continuité et des plans de reprise adaptés aux menaces cyber, avec une doctrine, un corpus documentaire, la mise à jour de plans nationaux, un label identifiant les prestataires de services qui pourraient agir, l'accompagnement des cibles pour les aider à revenir au niveau ex ante, l'évaluation du niveau de maturité des secteurs d'activité face à ce type de menace puisque nous savons que certains ont des faiblesses en ce domaine, la participation à des exercices, et donc l'organisation de ces exercices ; l'amélioration des compétences par la formation, l'information et les échanges.

Une des autres fiches en cours d'élaboration porte sur la logistique interministérielle de crise en fonction de la nature de la crise, afin de déterminer comment faire pour que les moyens nécessaires au fonctionnement du pays où à la réaction à la crise par les services arrivent en temps, en qualité et en quantité utiles : les ressources internes et externes à mobiliser, ce qui existe dans le secteur public et dans le secteur privé, comment faire travailler les uns et les autres ensemble et séparément, comment faire face à des difficultés de coordination. Nous travaillons aussi sur la résilience des réseaux de communication de l'État, et nous creusons beaucoup d'autres questions tout aussi importantes pour trouver les réponses nécessaires en temps utile. En matière cyber, nous pouvons être confrontés à une attaque contre les systèmes financiers, sujet sur lequel des groupes de travail se penchent avec la Banque de France et les banques ; il peut aussi s'agir d'attaques cyber contre la fourniture de services primaires – eau, énergie, transports – et nous y travaillons aussi. De même, en matière logistique, nous nous interrogeons sur les moyens d'assurer l'approvisionnement en produits alimentaires et en produits de santé mais aussi le transport des personnes et le transport d'énergie.

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