Intervention de Thomas Gassilloud

Réunion du mercredi 8 décembre 2021 à 17h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, rapporteur :

L'Italie et la Russie se sont dotées de longue date de ministères chargés de la gestion des crises et situations d'urgence. Il me semble, à titre personnel, qu'il est bon de s'en remettre à l'ordonnance de 1959 définissant la mobilisation de chaque ministère lorsque la défense nationale est en jeu. Cela assure la cohérence d'ensemble, au lieu que la création d'un « ministère de la résilience » pourrait avoir un effet démobilisateur pour les autres ministères. Qu'en pensez-vous ?

Cependant, cette approche suppose une impulsion politique permanente pour rappeler à leurs responsabilités les ministères, théoriquement tous censés faire de l'anticipation. Je connais des structures d'anticipation au ministère des affaires étrangères et au ministère des armées mais je ne suis pas sûr que le niveau général d'anticipation des administrations soit à la hauteur des enjeux de la défense nationale. Le ministère de l'agriculture s'interroge-t-il sur les moyens d'alimenter l'ensemble des Français en tout temps et en tous lieux dans des situations extrêmes ? Est-on certain que le ministère de la santé est bien sensibilisé à ces sujets, alors que des pharmaciens de ma circonscription m'expliquent que la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) ne finance les masques qu'à hauteur du prix des masques chinois ? La CPAM a un objectif de rationalisation de la dépense publique dont je ne lui fais pas reproche mais, en l'occurrence, la commande publique ne devrait-elle pas viser à maintenir l'écosystème français des masques et leur disponibilité en cas de crise ? Ne faut-il pas rappeler à tous les ministères qu'ils ont la responsabilité de continuer à fonctionner en cas de crise et qu'ils ne peuvent uniquement s'appuyer sur le ministère des armées ? Celui-ci a souvent été sollicité pendant la crise sanitaire, mais le général commandant le service de santé des armées nous a rappelé que les capacités sanitaires des armées représentent moins de 1 % des capacités sanitaires en France. Il est illusoire de croire que nos capacités de santé et de logistique militaires sont pléthoriques. Enfin, les HFDS ont une mission d'importance vitale ; leur place dans les organigrammes la reflète-t-elle ? Ne peut-on renforcer la mobilité entre les ministères pour éviter l'action en tuyaux d'orgue et faciliter les retours d'expérience, la collégialité et l'interministérialité ?

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