Intervention de Simon Riondet

Réunion du mercredi 5 janvier 2022 à 11h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Simon Riondet, chef de la brigade de recherche et d'intervention de Paris :

La résilience constitue pour nous une réelle question opératoire que nous considérons de manière native. Au-delà du debriefing, nous réfléchissons à notre adaptation et au maintien de notre capacité à faire face à tous types de crises d'ampleur plus ou moins limitée. Nous menons une démarche de fond pour prévenir le stress post-traumatique. Nous disposons de techniques d'optimisation du potentiel pratiquées par nos membres avec l'aide de formateurs. Nous testons actuellement des protocoles innovants, dont un protocole israélien dénommé 6C. Son objectif est d'éviter l'installation d'un traumatisme. Il s'agit de procédures d'auto-entraînement pour les personnes qui ont été placées dans une situation de stress. Nous avons mené un test lors de la prise d'otages rue d'Aligre le 21 décembre. Nous testons cette procédure avec les unités que nous entraînons et le dispositif d'intervention intégré au sein de la préfecture de police, c'est-à-dire les unités de niveau 1 et de niveau 2 ainsi que les sapeurs-pompiers. Nous pratiquons des entraînements communs et souhaitons que les primo-intervenants de niveau 1 et de niveau 2 bénéficient de cette procédure. Nous faisons appel à des spécialistes extérieurs : des psychiatres, des psychologues. Certains d'entre eux sont rattachés à la brigade.

La communication est également importante. Il s'agit de rassurer la population et d'être connu par cette dernière. Ainsi nous mettons en avant nos interventions, nos entraînements, la préfecture de police et ses unités d'intervention ainsi que les unités de niveau 1 et 2 afin de démontrer notre proactivité. Cette communication passe par des publications dans les médias et sur les réseaux sociaux. Enfin, nous avons pris part à des reportages.

Par le biais de la planification, c'est-à-dire une démarche proactive qui rassemble toutes les directions de la préfecture de police, nous intégrons l'ensemble des menaces. Elles peuvent être liées aux manifestations, à des actes de terrorisme… Nous travaillons sur des sites particulièrement exposés tels que les théâtres ou les musées. Nous travaillons avec les services de sécurité locaux. Nous analysons les méthodes d'intervention préventive, les contacts et les plans d'intervention. Cette démarche permet de diminuer la pression au niveau de ces équipes locales qui sont habituées à gérer des menaces de faible intensité. Nous avons effectué des exercices à la Sorbonne, à la Cour des comptes, ou encore à la Banque de France. Il est important que les Français comprennent notre dispositif parisien, qui est à la fois dense et dynamique.

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