Intervention de Simon Riondet

Réunion du mercredi 5 janvier 2022 à 11h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Simon Riondet, chef de la brigade de recherche et d'intervention de Paris :

La BRI de la préfecture de la police n'est pas liée aux BRI de la direction centrale de la police judiciaire. Il existe quatorze BRI en province, elles constituent des unités d'intervention de niveau 2. Elles n'interviennent pas lors de crises définies. Leur mission première est celle de la police judiciaire, elles n'ont pas de mission d'intervention. Il ne s'agit pas du même type d'unité. Je n'ai pas d'autorité fonctionnelle sur elles.

À Paris, nous disposons des trois niveaux d'intervention pris en compte par le schéma national d'intervention des forces de sécurité (SNI). Il s'agit d'une très bonne analyse de ce que représentent une crise et sa gestion. Le niveau 1 correspond aux policiers qui patrouillent. Leurs tâches demeurent limitées. En province, le niveau 2 est constitué de brigades anticriminalité (BAC) et de pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG). Dans la capitale, ce niveau 2 comprend la compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI), la BAC, la BAC de nuit, ainsi que la brigade d'intervention de la direction de l'ordre public et de la circulation (DOPC). Ces unités sont nombreuses. Enfin, le niveau 3 comprend le RAID, le GIGN et la BRI de Paris. La gradation est liée à la rapidité d'intervention nécessaire.

La doctrine d'intervention sur les tueries de masse, qui incluent les attentats terroristes, a évolué au cours des dernières années. Jusqu'à la tuerie de Colombine en 1999, elle consistait à boucler le périmètre dans l'attente de l'unité d'intervention – le SWAT aux États-Unis. Or cette doctrine représentait un risque énorme puisque, durant cet intervalle, la tuerie continuait. Les procédures ont été particulièrement renforcées par le schéma national d'intervention. Désormais, les unités de niveau 1 et 2 interviennent au mieux de leur capacité pour mettre fin à la tuerie ou à tout de moins pour fixer la situation. Dès lors qu'il existe une confrontation avec les policiers, les terroristes ou les tueurs de masse se retranchent. C'est dans ce cadre que l'unité d'intervention apporte quelque chose. Cette évolution tient compte de ce que les chercheurs appellent la « théorie des sept minutes ». La plupart des tueries de masse durent sept minutes. Si l'on attend l'intervention des unités spécialisées, ce sera trop tard.

Le dispositif de la préfecture de police est intégratif. Il ne s'agit pas de mettre en danger les intervenants moins formés ou moins équipés. Toutefois, il existe des niveaux d'équipement différents. Ainsi, les unités de niveau 1 sont équipées de pistolets Sig-Sauer simples et de gilets par-balles. Les intervenants de niveau 2 disposent d'un équipement proche du nôtre puisqu'ils ont des fusils d'assaut. Par conséquent, ils peuvent répondre à une menace plus élevée et plus complexe.

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