Intervention de Simon Riondet

Réunion du mercredi 5 janvier 2022 à 11h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Simon Riondet, chef de la brigade de recherche et d'intervention de Paris :

L'articulation entre trois unités d'intervention est historique. Nous disposons de trois unités différentes : la préfecture de police, la police nationale et la gendarmerie nationale. L'étude du député Stéphane Mazars a démontré la pertinence de ce système. Les menaces et les contraintes auxquelles nous faisons face sont différentes. Nous sommes déployés sur un petit territoire extrêmement sensible, où les interventions doivent être rapides. Nos collègues du RAID et du GIGN sont confrontés à une diversité de lieux qui peut être problématique. Les enjeux sont différents. Toutes les agglomérations capitales ont une unité d'intervention particulière qui n'est pas nationale. Il existe, dans les métropoles, un besoin de proximité. L'intervention lors d'une crise représente une partie de la gestion de cette crise. Nous évoluons dans des systèmes très intégrés, voire symbiotiques. Nous pourrions difficilement imaginer que le GIGN intervienne dans Paris avec la même intégration au sein de la préfecture de police.

Nous bénéficions également d'une connaissance et d'un positionnement géographique uniques – nous sommes le seul service à demeurer au 36 quai des Orfèvres. La protection de Paris ne peut reposer sur des unités qui se trouvent à 20 kilomètres. Toutefois, ce fonctionnement n'a pas d'impact réel sur les unités, elles disposent toutes du même nombre d'opérateurs formés à l'intervention. Nos réflexions et approches sont communes et interopérables, elles sont partagées. La BRI fait face à des menaces extrêmement urbaines et mon unité n'a pas besoin de disposer de plongeurs ou de chuteurs. En cas de besoin, nous ferions appel à eux. Mes tireurs de haute précision s'entraînent pour des distances d'engagement qui au regard de la proximité des façades des immeubles, s'étendent de 7 à 55 mètres. Le GIGN, lui, travaille sur des distances de plusieurs centaines de mètres. En milieu urbain, le camouflage s'effectue en retrait de la fenêtre avec des chambres noires. Nos savoirs sont différents. Nous échangeons beaucoup et organisons des entraînements communs. Nous disposons d'unités qui répondent à des besoins différents. Le GIGN couvre des territoires vastes, contrairement à la BRI.

Le travail avec les unités de niveaux 1 et 2 et avec les citoyens demeure crucial. Notre travail de formation et d'information des unités de niveaux 2 et 3 est au cœur de nos objectifs. Nous organisons au moins deux entraînements par mois avec les unités de niveau 2. Nous disposons de formations avec les unités de niveau 1 pour expliquer notre fonctionnement, nos périmètres, les réflexes à avoir. L'équipement et l'armement ont évolué ces dernières années. Les concepts de niveau 1, 2 et 3 ont été clairement établis par le SNI, entraînant des équipements matériels et balistiques très importants.

Le lien avec les citoyens est abordé par la planification. Les responsables de la sécurité de certains sites travaillent avec nous. Nous mettons en place de nombreuses sessions de découverte de la BRI dans différentes écoles. Lors de nos interventions, nous transmettons des messages d'information. En cas d'attaque terroriste, nous pouvons diffuser des messages sur les téléphones portables. Nous essayons de prendre en compte l'implication du citoyen dans la crise.

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