Dans les faits, cette procédure ne soulève pas de questions, car nous reprenons les unités de niveau 1 et de niveau 2. À notre arrivée, il existe déjà un contact avec la menace, qu'elle soit fixée ou non. Lorsque le GIGN part à 3 000 kilomètres, il existe une relève. Les palais protégés par la gendarmerie permettent au GIGN de demeurer proactif. Cette relève est travaillée à tous les niveaux.
Les effectifs ne sont pas mélangés, car nous devons travailler nos modes de fonctionnement et connaître nos opérateurs. Nous remplissons des fonctions. Chaque unité conserve la main sur la mise en place de chaque mission. En cas d'attaque de grande ampleur, on donnerait un axe à la BRI, un axe au RAID et un autre au GIGN. Le choix s'effectue au poste de commandement entre les chefs, puis la déclinaison opérationnelle s'établit rapidement entre opérateurs qui se connaissent et travaillent ensemble depuis des années.
Les RETEX de 2015 nous ont amenés à travailler davantage en collaboration avec les militaires qui participent aux missions de sécurité intérieure. Nous recevons les cadres de l'opération Sentinelle lors de leur prise de fonction. Nous les briefons sur nos modes de fonctionnement. Un de leur membre est toujours présent au poste de commandement. Nous travaillons sur la manière dont nous agirions avec eux en cas d'intervention. Ils nous accompagnent parfois lors de nos exercices. Nous leur montrons nos modalités d'action. Les unités militaires nationales et étrangères ont assisté au RETEX que nous avons mené suite aux attentats du Bataclan. Nous échangeons régulièrement. La semaine prochaine aura lieu un échange avec le commando parachutiste de l'air n° 10, les forces spéciales de l'armée de l'air. Nous participerons à un entraînement de libération d'otages. Nous partageons des expertises dans le domaine du contre-terrorisme. Il s'agit de cadrer le rôle de chacun, d'être conscient des compétences de tous et de communiquer de manière très efficace.