Intervention de Général Jean-Marie Gontier

Réunion du mercredi 5 janvier 2022 à 15h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Général Jean-Marie Gontier, commandant de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris :

Nous sommes répartis sur quatre départements. Pour autant, par son statut, la brigade participe à des interventions à l'extérieur. Ainsi, chaque année, soixante officiers et sous-officiers partent au sein d'unités à l'étranger – Liban, Afrique. Nous disposons d'une ouverture sur le monde. Nous avons également une unité certifiée par l'Organisation des Nations unies qui peut être projetée en milieux urbains dans le cadre du secours, à la suite de tremblements de terre et en cas de risques chimiques ou radiologiques. Dans une crise qui nécessite un sursaut résilient à l'échelle nationale, beaucoup d'éléments seront décidés par le haut, mais il y aura également une nécessité de mener des actions locales. Dans ce cadre, la brigade colle à sa mission et au territoire qui lui est alloué.

En 2021, 111 attaques cyber ont visé notre centre téléphonique et notre système d'information. Huit d'entre elles ont été de nature critique, seize de dangerosité élevée. Nous travaillons avec la préfecture de police sur ces éléments. Des individus essaient effectivement de perturber le recours au secours. Pour autant, notre territorialité, c'est-à-dire notre répartition sur le territoire avec 81 casernes séparées les unes des autres de 10 minutes, constitue un maillage cohérent et robuste. Je vous invite à visiter notre centre opérationnel. Tout est informatisé, tandis que les informations sont reprises de manière manuscrite sur les murs. Nous avons également des téléphones satellitaires. Lors de l'incendie de la cathédrale de Notre-Dame, nous avons utilisé des véhicules d'appui à la communication afin de former des bulles de communication pour éviter la rupture des réseaux. Nous sommes toujours perfectibles, cependant je nous pense résistants.

Par ailleurs, nous disposons d'un centre majeur de prise d'appels, un centre d'évolution qui permet de relever et de reprendre les communications si nous étions l'objet d'un attentat. Dans chaque département, nous disposons de petits centres en mesure de prendre le relais.

Nous nous trouvons dans une zone hyper-urbaine. Les risques sont identiques à ceux encourus au niveau du territoire national hormis celui des feux de forêt. Nous faisons face à des risques climatiques d'inondations, de tempêtes, de canicules. Ces phénomènes pourraient donner lieu à des déplacements de populations. Dans ce cadre, nous travaillons avec nos plans, avec le secrétaire général de zone, avec les armées et l'état-major du gouverneur militaire de Paris, pour mettre en commun nos moyens. Nous disposons également d'un groupement d'appui et de secours intégralement dédié à ce type de sinistre. Nous y avons eu recours en juin 2016 et en janvier 2018 lors des inondations de Paris. Nous savons mettre à l'abri les péniches et les personnes. Pour autant, nous n'avons pas suffisamment de moyens pour faire face à la densité de population sur notre secteur. Nous pourrions avoir besoin d'un renfort intra-territorial de la part de nos camarades de la grande couronne, ou de moyens supplémentaires avec la direction générale de la sécurité civile ou des armées. C'est pourquoi nous sommes intégrés dans le commandement du territoire national et dans la chaîne des armées.

Ensuite, nous sommes confrontés au risque industriel courant – feu d'entreprise, d'entrepôt, d'usine – et exceptionnel, avec des risques de pollution et de contamination. Au cœur de la préfecture se trouve le laboratoire central où travaillent des ingénieurs spécialistes des différents types de pollution. Nous collaborons régulièrement avec eux. Avec l'ensemble des autres services publics, nous constituons une vigie afin de mettre à l'abri nos concitoyens. S'agissant du désordre sanitaire et de la pandémie, j'ai d'ores et déjà fourni des chiffres. La brigade n'a jamais fermé un centre de secours. Elle a toujours répondu à la demande de nos concitoyens.

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