Pour nous, juristes, la notion de résilience, que ce soit en droit français ou en droit de l'Union, n'a pas beaucoup de sens étant donné que la résilience est une aptitude de nature citoyenne, civique, psychologique, à accepter l'aléa, le risque, et à y faire face avec un état de non-stress suffisant. En général, lorsque l'on adopte des dispositions, on le fait dans l'idée qu'elles sont de nature à protéger les citoyens. Il serait donc contradictoire d'adopter des mesures qui prépareraient les citoyens à devoir accepter l'aléa. Il me semble que faire le lien entre la notion de résilience et les dispositions législatives présente un aspect paradoxal.
J'ai bien noté que la résilience était un objectif pour l'Union européenne, mais annoncer que l'on va adopter des lois sur la résilience n'aurait pas beaucoup de sens. La résilience appartient à la société. Au fond, c'est l'aptitude à dire la vérité sur des hypothèses qui peuvent être identifiées et renseignées, ainsi que la manière de s'y préparer et, en cas de crise importante, d'ajuster le niveau de protection des libertés pour faire progresser cette aptitude sociale et citoyenne qui relève de la psychologie collective.