Depuis le début de la crise sanitaire, les établissements publics de santé ont connu d'immenses difficultés pour gérer de nombreuses problématiques : manque de moyens, manque de lits, manque de personnel, manque d'équipement. Les soignants se sont battus corps et âme pour soigner et protéger notre population dans des conditions de travail parfois insoutenables. Après avoir reçu leur aide pendant près de trois mois, il est de notre devoir de leur rendre la pareille en changeant leur quotidien, en facilitant leurs activités, tout simplement en les respectant.
Cette crise a permis de nombreux constats concernant la gouvernance des établissements publics de santé. Lorsque certains services étaient surmenés, d'autres étaient presque vides. Alors que le manque de moyens était évident, chaque établissement a réorganisé ses services pour absorber le surplus de patients en réanimation. Cela démontre que l'organisation concrète de terrain peut être faite par les professionnels de santé, et notamment par les directeurs.
Ce constat ne doit pas rester sans suite ; une nouvelle organisation des établissements publics de santé est prioritaire. La crise a démontré avec cruauté la désuétude d'une organisation administrative pesante. Le système de santé a produit une organisation inefficace dans trop de territoires ; le trop-plein administratif a empêché d'agir concrètement et efficacement dans nos hôpitaux publics. Il est temps d'attribuer des prérogatives organisationnelles pleines à chaque établissement.
Nous devons aller plus loin. Cette solution dérogatoire courageuse doit être poursuivie afin de prendre en compte la voix des professionnels, et l'organisation territoriale de la santé doit être repensée en profondeur. Ce texte propose les fondations d'un système de santé renouvelé et plus proche des réalités de chaque établissement. Expérimentons ! Le fonctionnement actuel, trop lourd administrativement, s'est avéré insuffisant. Il ne faut pas nous en tenir à une mesure d'urgence, ce nouveau système décisionnel proche des réalités de terrain devra faire l'objet d'une évaluation.
Le groupe Écologie Démocratie Solidarité soutient cette proposition.