L'arrivée d'un enfant est toujours un bouleversement ; pour que celui-ci soit accueilli avec bonheur et sérénité, il est bon que les conditions matérielles minimales soient réunies. Comment être serein lorsque l'on n'a pas de quoi acheter couches, table à langer, berceau, siège auto, chauffe-biberon ou vêtements pour enfants ; lorsqu'il faut faire appel au « système D » pour satisfaire les besoins élémentaires d'un nourrisson ? Le versement de la prime de naissance après plutôt qu'avant l'arrivée de l'enfant est une absurdité !
Avant 2015, celle-ci était versée au septième mois de grossesse, qui correspond à la nidification. C'est sous le gouvernement de Manuel Valls qu'elle a été reportée au deuxième mois de l'enfant, malgré les protestations des familles et de la CNAF. De hauts fonctionnaires ont eu cette idée aberrante simplement pour différer un versement de 210 à 250 millions d'euros par la branche famille, pourtant excédentaire. C'est là la merveilleuse illustration de la déconnexion de nos élites d'avec la population.
L'an dernier, alors qu'il était rapporteur général de la commission des affaires sociales, Olivier Véran avait souligné l'existence d'un dispositif de prêt sans frais garanti par les CAF. C'est bien, là encore, méconnaître ce que vivent certaines familles au quotidien. Savez-vous que demander un prêt à la CAF nécessite parfois de poser une journée de congé pour s'y rendre ? Tout le monde ne maîtrise pas internet. De plus, ce droit à prêt n'est pas connu de tous, et certaines familles – dont j'ai fait partie –gagnent 5 ou 6 euros de trop pour pouvoir en bénéficier.
Ce report de versement était donc une grossière erreur, et si l'erreur est humaine, persister dans l'erreur par arrogance est diabolique.
Nous soutenons cette proposition de loi.