Depuis 2015, la prime de naissance, censée aider à financer les dépenses liées à l'arrivée d'un nouveau-né dans une famille, est versée aux femmes par la CAF deux mois après la naissance de l'enfant, et non plus au septième mois de grossesse. Pour le budget de l'État, ce report de quelques mois de la dépense n'a pas grande incidence ; pour les familles, en revanche, en particulier les plus modestes, le différé de quatre mois de cette aide importante de 947 euros leur complique bien la vie. C'est avant la naissance que cette prime est nécessaire aux parents, d'autant plus que celle-ci est attribuée sous condition de ressources. Pour aider les familles les plus modestes, les CAF ont trouvé comme astuce d'accorder des prêts avant la naissance de l'enfant.
Depuis 2015, on constate une baisse de la natalité d'autant plus inquiétante qu'elle semble corrélée aux coupes budgétaires drastiques dont pâtit la politique familiale, qui se détériore. Cette proposition de loi est donc une mesure de bon sens, qui fait consensus. Notre système social repose entièrement sur le renouvellement des générations : les naissances d'aujourd'hui financeront les retraites de demain. Or tous les indicateurs sont au rouge : chute continue de la natalité depuis 2015, effondrement du congé parental, modulation des allocations, réduction du montant du quotient familial. Une mesure aussi simple que le versement de la prime avant la naissance de l'enfant constituerait une preuve de sagesse de la part du Gouvernement et un pas vers une politique familiale proactive essentielle à la survie de notre système social.