Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2017 à 15h00
Orientation et réussite des étudiants — Présentation

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

Madame la présidente, monsieur le président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, cher Bruno Studer, monsieur le rapporteur, cher Gabriel Attal, madame la rapporteure pour avis, chère Christine Cloarec, mesdames et messieurs les députés, achever la démocratisation de l'enseignement supérieur et réaliser la promesse de progrès individuel et collectif qui l'accompagne, tel est l'esprit qui anime le Gouvernement, au moment de présenter devant vous ce projet de loi destiné à favoriser l'orientation et la réussite des étudiants.

Quel est l'enjeu de ce texte, mesdames et messieurs les députés ? Dans ce monde marqué par des mutations permanentes, parfois brutales, ce sont l'éducation et la qualification, nous en sommes convaincus, qui protègent et qui libèrent. La meilleure assurance face aux changements et aux ruptures technologiques, économiques et politiques, ce sont le savoir et la formation. Notre ambition – je crois pouvoir dire qu'elle est partagée – , c'est de les rendre accessibles au plus grand nombre, c'est de permettre aux générations qui viennent d'accéder à des niveaux de formation plus élevés, c'est d'armer nos jeunes, pour qu'ils soient capables, demain, de construire leur parcours, leur vie et leur histoire, car c'est la clé de tout progrès individuel et collectif.

C'est tout cela que la crise que nous avons connue cet été, autour de la procédure Admission post-bac – APB – et du tirage au sort, est venue remettre en cause. Cette crise n'était pas due à un dysfonctionnement technique : elle a résulté d'un défaut de choix politique. Et elle a remis au jour une évidence, à savoir que la démocratisation de l'enseignement supérieur n'est pas encore achevée, tant s'en faut. Le tirage au sort est le mode d'affectation le plus arbitraire qui soit. On ne peut pas, on ne peut plus s'en remettre au hasard pour répartir des places et accueillir nos jeunes. Je sais que nous sommes tous d'accord pour tirer un trait définitif sur le tirage au sort.

Mais il est un autre point sur lequel nous devons porter notre attention, l'échec en première année de licence, auquel nous nous sommes lentement habitués. J'en veux pour preuve les documents budgétaires qui accompagnent les projets de loi de finances, année après année, et qui fixent comme objectif 30 % de réussite en licence à l'horizon 2020. Notre attention ne doit pas se focaliser seulement sur les quelques mois de la procédure d'affectation et se relâcher lorsque, quelques semaines après la rentrée, les amphithéâtres se vident et que nombre des places qui avaient été si vivement disputées ne sont plus occupées. Notre objectif est donc de donner à nos équipes pédagogiques, au sein des établissements, les moyens de saisir à bras-le-corps l'enjeu de la réussite étudiante et d'accompagner toute notre jeunesse au moment de son entrée dans l'enseignement supérieur.

C'est pourquoi le projet de loi que vous vous apprêtez à examiner est construit autour d'un objectif très simple : replacer l'étudiant au centre : au centre de la procédure d'orientation, bien sûr, en le rendant pleinement acteur de ses choix, mais aussi au centre de notre enseignement supérieur, en personnalisant les parcours qui lui sont offerts pour lui donner toutes les chances de réussir.

C'est donc une véritable révolution copernicienne que le Gouvernement vous propose de faire, en passant d'un traitement de masse…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.