Intervention de Frédérique Vidal

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2017 à 15h00
Orientation et réussite des étudiants — Présentation

Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation :

… ce qui est considérable. L'engagement du Premier ministre de baisser le coût de la rentrée universitaire sera donc tenu dès septembre 2018.

De cette manière, nous pourrons également rénover en profondeur la vie étudiante, en permettant à chaque étudiant d'accéder gratuitement aux activités culturelles et sportives. Là encore, d'une université à l'autre, les étudiants étaient tenus de payer des sommes variables, sans que les boursiers soient systématiquement exonérés, tant s'en faut.

Mesdames, messieurs les députés, je sais que certains d'entre vous s'interrogent sur le sens d'une différenciation du niveau de la contribution par cycle. Des propositions ont été formulées pour parvenir à instaurer un taux unique. Je suis favorable à ce principe ; reste à définir le bon montant afin de garantir le respect des équilibres globaux du dispositif.

La contribution sera recouvrée par les centres régionaux des oeuvres universitaire et scolaires, les CROUS. Cette disposition a parfois suscité des interrogations, mais je veux, là encore, être très claire : cette contribution n'est en aucun cas un droit d'inscription supplémentaire qui serait dû à un établissement déterminé ; c'est une contribution au service de la vie étudiante dans son ensemble, qui sera demandée à tout étudiant, qu'il soit à l'université ou dans une école, publique ou privée. Et l'interlocuteur universel, ouvert par principe à tout étudiant, sera le CROUS. Au demeurant, celui-ci jouera essentiellement le rôle de collecteur, car la majeure partie du produit de la contribution sera reversée aux établissements eux-mêmes dans le cadre d'une politique de vie étudiante définie. Enfin, je sais qu'un certain nombre d'entre vous souhaitent compléter la liste des établissements bénéficiaires du produit de la contribution. Nous aurons l'occasion d'y revenir, mais, là non plus, il n'y a pas d'opposition à ce principe.

Vous le voyez, mesdames et messieurs les députés : ce projet de loi est bien plus qu'un texte qui viendrait modifier une plateforme d'entrée en premier cycle ; il traduit une vision et une ambition globales pour notre jeunesse et pour notre enseignement supérieur. Loin d'avoir été élaboré en chambre par le Gouvernement, ce texte est le fruit d'une longue et large concertation avec l'ensemble des acteurs : il est issu des travaux de onze groupes de travail et de centaines d'heures de réflexion avec les organisations syndicales, les étudiants, les lycéens, les parents d'élèves et les présidents d'université.

Bien entendu, il y a eu des différences et, parfois, des divergences, mais, au fil des discussions et des échanges, nous avons su, je le crois, trouver des équilibres qui permettront à ce texte de produire tous ses effets. J'en veux pour preuve le fait que le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche, le CNESER, lui a apporté son soutien. C'est un fait inédit dans l'histoire récente de notre enseignement supérieur, et je remercie, devant la représentation nationale, tous ceux qui, durant des semaines, se sont engagés pleinement dans ce dialogue pour nous aider à construire des solutions concrètes.

Mesdames et messieurs les députés, ces solutions sont pragmatiques, parce qu'elles ont été construites avec les acteurs eux-mêmes. C'était indispensable, car c'est sur eux que reposera, demain, la charge de leur mise en oeuvre. Et je sais que, demain, ils seront au rendez-vous, car les équipes pédagogiques sont d'ores et déjà à pied d'oeuvre.

Cette réforme, mesdames et messieurs les députés, se nourrit des multiples initiatives que les enseignants et les enseignants-chercheurs ont prises, sur le terrain, depuis plusieurs années, afin d'accompagner leurs étudiants. Ces initiatives sont remarquables et bien souvent encore méconnues, alors même qu'elles sont de nature à faire changer le regard que nous portons sur l'université. Avec cette transformation du premier cycle, mon souhait est de poser le cadre qui permettra à ces initiatives de s'épanouir et de se développer dans l'ensemble des mentions, des facultés et des établissements.

Cet après-midi, devant la représentation nationale, je veux donc saluer l'engagement de l'ensemble des enseignants, des enseignants-chercheurs et des personnels. Je veux leur dire que, avec les organisations représentatives, je travaillerai à faire en sorte que leur engagement soit mieux reconnu, car c'est une nécessité.

Plus largement encore, je tiens à saluer la mobilisation de l'ensemble de la communauté universitaire, notamment des conférences, qui ont saisi toute l'importance de cette réforme et qui ont d'ores et déjà fourni un travail considérable pour que, à la rentrée prochaine, tout soit prêt pour accueillir les étudiants dans les meilleures conditions. Ils l'ont fait évidemment en lien étroit avec les présidents d'université, qui jouent un rôle déterminant dans la réforme, afin de redonner au premier cycle universitaire une place de choix dans les projets de nos universités.

Concertation, équilibre et pragmatisme : ce sont là les grandes règles que je me suis fixées et qui guident mon action. Elles seront également au coeur de nos débats et je suis certaine qu'ensemble, mesdames et messieurs les députés, nous saurons faire évoluer ce texte avec un seul objectif, une seule boussole : mieux accompagner les étudiants vers la réussite.

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