Notre économie subit un choc sans précédent et, en cette rentrée, les Français s'inquiètent pour leurs fins de mois et leur emploi. La France est entrée en récession et son prétendu plan de relance est lourdement sous-évalué en comparaison de celui de l'Allemagne et du recul de la richesse dans ce pays. Nous ne sommes pas près de voir la couleur des 40 milliards d'euros promis par l'Union européenne, d'une part, parce que la contribution de la France sera supérieure à ce qu'elle recevra, et, d'autre part, parce que le déblocage de cette somme est conditionné à des réformes structurelles, dont celle des retraites.
C'est M. Roux de Bézieux qui a le mieux parlé du plan de relance, affirmant qu'il correspondait globalement à ce qu'il avait demandé. Sa philosophie est anachronique. Il suffit de voir le nombre de postes supprimés par des entreprises qui ont bénéficié à plein régime d'aides publiques sans contrepartie pour voir que cela ne fonctionne pas. Catapulter des milliards sans contreparties écologiques et sociales vers les grandes entreprises ne créera pas d'activité. On se souvient de la promesse de millions d'emplois grâce au crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi, dont nous n'avons jamais vu la couleur.
Il n'y a rien dans ce plan pour soutenir celles et ceux qui en ont le plus besoin, les plus fragiles, ou pour relancer la consommation populaire et la demande. Il n'y a rien pour mettre à contribution celles et ceux qui ont le plus et qui signent parfois des tribunes pour le demander. Autant de cadeaux pour seulement 160 000 emplois visés à l'horizon 2021 ! Comme je l'ai fait pour votre collègue Bruno Le Maire, je vous remettrai le plan de relance proposé par La France insoumise, qui conjugue l'objectif de plein-emploi par le partage du temps de travail et une planification écologique passant par la transition énergétique, la transition agricole et l'économie de la mer qui, cumulées, créeraient plus de 1,5 million d'emplois net.
Alors que vous mettez en place des protocoles de protection au travail insistant sur le port du masque, j'exprimerai la colère ressentie par beaucoup et ma vive désapprobation de la sanction honteuse que vous avez prise à l'encontre de l'inspecteur du travail Anthony Smith, en l'envoyant travailler à plus de 200 kilomètres de son domicile, parce que pendant le confinement, il a fait son travail d'inspecteur en exigeant la mise en place de mesures de protection. Madame la ministre, je vous demande solennellement de renoncer à cette sanction.