Intervention de Patrick Hetzel

Séance en hémicycle du mardi 12 décembre 2017 à 15h00
Orientation et réussite des étudiants — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Hetzel :

L'enseignement supérieur est marqué par une émulation accrue entre les nations et les zones d'influence à travers le monde. Pour y faire face, nous devons absolument intensifier nos efforts d'amélioration de la compétitivité de notre enseignement supérieur. Les enjeux de la compétitivité sont multiples, mais avant tout économiques, sociaux et numériques. On peut citer le cas de l'Australie, qui a fait de son enseignement supérieur un puissant levier de son attractivité globale, et surtout économique : l'enseignement supérieur australien contribue très fortement à la balance commerciale positive du pays. Ce sont les étudiants étrangers qui contribuent à faire entrer des devises en Australie, ce qui a au moins deux effets très positifs : cela permet de financer une partie des études des jeunes Australiens tout en renforçant la capacité d'influence de l'Australie à l'international. En effet, lorsqu'ils retournent dans leur pays d'origine, beaucoup des étudiants étrangers formés en Australie gardent des liens, notamment économiques, avec ce pays, ce qui amplifie encore l'effet de levier économique.

Mais les enjeux sont évidemment aussi sociaux. Il s'agit de parvenir à élever le niveau global de qualification de la population française, ce qui doit aussi se faire au travers de la formation professionnelle et de la formation tout au long de la vie. En la matière, les avancées de nos établissements d'enseignement supérieur restent trop timides. Il faut aller bien plus loin. Il y va de l'intérêt des établissements et, bien plus, de notre intérêt national.

Quant aux enjeux numériques, ils impliquent aussi une intensification du recours aux technologies actuelles, pour assurer une transmission des savoirs de qualité. Là aussi, nous avons des marges de progression malgré les financements effectués au fil du temps, notamment grâce au programme des investissements d'avenir, initié par le président Nicolas Sarkozy voilà presque une décennie.

Alors, madame la ministre, oui, il faut réagir, mais de manière bien plus forte et bien plus efficace que vous n'êtes en train de le faire. De fait, les établissements d'enseignement supérieur français sont de moins en moins bien classés, à l'exception, faut-il le rappeler, de nos écoles supérieures de management. Cela a des conséquences importantes, puisque les étudiants étrangers sont moins attirés par la France que par le passé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.