Je vous remercie, monsieur Viry, de votre engagement. Qu'un membre de la commission des affaires sociales suive l'EFS nous permet d'établir avec la représentation nationale une relation que je juge importante et intéressante, car elle permet d'élargir la manière dont l'Établissement, qui appartient aux Français, est vu.
Au cours des années passées, l'EFS a fait face à des événements très graves dont l'horreur des attentats ; en ces moments, la mobilisation des donneurs a fait qu'aucune victime n'a manqué de sang dans les milieux hospitaliers. Actuellement, la pandémie de covid‑19 est à l'origine d'une crise sanitaire exceptionnelle par son intensité et sa durée. L'EFS a eu à connaître des périodes successives. Pendant le confinement, l'Établissement a d'abord vu s'écrouler le nombre des dons. Cela m'a conduit à demander au directeur général de la santé de faire un appel aux dons. Il a été entendu, et cela a permis de faire revenir les donneurs assez rapidement, tout en essayant de garantir le maximum de sécurité sanitaire pour eux, les bénévoles et les salariés, comme il convenait.
C'est une chose positive qu'au cours de cette crise nous ayons pu continuer à organiser le don du sang en généralisant les rendez-vous, qui ont d'abord été un moyen de faire respecter les obligations de distanciation sociale par une gestion plus fluide et plus sereine d'importantes files d'attente de donneurs, notamment en région parisienne. Oui, nous réfléchissons à la généralisation du rendez-vous, mais à cette idée certaines associations s'interrogent sur ce que sera leur rôle futur. Nous travaillerons le sujet avec elles, et je ne pense pas que l'on doive en venir à une organisation de la collecte sur rendez-vous en tout temps et en tous lieux. Il faut conserver la capacité d'accueillir des donneurs venus sans rendez-vous, mais cela doit nous permettre d'engager avec la Fédération une réflexion sur le rôle de chacun et sa redéfinition. Les associations le savent : nous ne pouvons travailler sans elles, y compris à Charleville-Mézières où nous avons été extrêmement bien accueillis.
Pour en revenir à la situation de l'EFS, pendant une deuxième période, qui a duré quelques semaines, le niveau de nos réserves de sang a été très élevé, l'activité hospitalière ayant diminué de près d'un quart cependant que les donneurs revenaient en nombre. Mais à cette situation très favorable a succédé un écroulement à la sortie du confinement : l'importante reprise de l'activité hospitalière couplée à des dons en nombre moindre nous oblige à replanifier notre offre de collecte pour satisfaire les besoins. Nous nous y employons, et nous avons dû faire un appel aux dons insistant.
La pandémie nous conduit donc à nous interroger fortement sur notre capacité de collecte. L'EFS organise 40 000 collectes mobiles annuelles et dispose de 115 ou 120 sites fixes ; la collecte mobile recueille environ 80 % des produits sanguins. Si entre 20 et 25 % des 40 000 collectes mobiles ne peuvent plus être organisées parce qu'il n'y a plus de dons possibles dans les universités et les écoles et qu'ils sont devenus difficiles dans les entreprises, la situation se tend. C'est notamment le cas dans le nord de la France et c'est pourquoi j'ai demandé aux étudiants de se mobiliser en venant dans nos centres de collecte fixes.
Que pouvez-vous faire pour l'EFS ? Je tiens en premier lieu à remercier tous les élus qui, partout sur le territoire national, nous offrent des salles, favorisent l'action des associations et leur permettent d'accroître leur notoriété...