La collation était traditionnellement davantage prise en charge dans votre région qu'au niveau national. Cela a été remis en cause par une règle nationale. Je suis prêt à étudier avec les responsables régionaux comment améliorer les choses car j'ai tout intérêt à ce que les associations, maillon essentiel de l'accueil et de la fidélisation des donneurs, fonctionnement au mieux. Les réformes sont nécessaires, mais nous ne pouvons les faire sans avoir les associations avec nous. Il faut donc les aider à ce sujet. Je m'engage à reprendre contact avec vous et avec elles, et j'écouterai attentivement ce qui me sera dit.
Que la rémunération du don de sang doive demeurer prohibée en France est une telle évidence pour moi qu'est peut-être resté latent ce qui aurait dû être plus manifeste. Je redis donc de la manière la plus nette qu'il y a des secteurs de la vie dans lequel le marché ne peut pas être. Singulièrement quand il s'agit de don de sang, toute tentative ou toute volonté de transformer ce geste altruiste en transaction marchande doit être bannie. J'y vois deux raisons. La première est qu'il n'est pas éthique d'orchestrer une collecte rémunérée organisant un revenu. On voit ce que cela provoque dans certains pays : une catastrophe humaine. Je suis absolument contre le « business du sang » et il est à notre honneur de bannir cette pratique, comme le font d'autres. D'autre part, la marchandisation n'est pas efficace. Nous avons montré qu'à condition de mobiliser fortement les associations, nous pouvons prendre en charge les besoins des malades. Il existe deux autres systèmes de dons possibles : l'achat de sang et les dons intrafamiliaux ; mais quand le don intrafamilial concerne une personne atteinte d'une maladie du sang, la collecte régulière est impossible, ce qui contraint finalement à acheter du sang. Seuls les systèmes comparables au nôtre apportent le niveau de sécurité sanitaire nécessaire. C'est pourquoi notre modèle est observé très attentivement par des pays en développement et par des pays plus développés, attachés comme nous le sommes à la non‑marchandisation du corps humain, principe consubstantiel à l'EFS.