Je vous remercie pour ce rapport, dont la clarté et l'analyse ont su éclairer les perspectives de financement et l'évolution de la situation économique de la France, envisagées par le Gouvernement dans le PLFSS 2021.
Dans cet avis, vous vous déclarez en accord avec les prévisions de l'État. Cependant, la rapide dégradation de la situation sanitaire nous amène à nous interroger sur les conséquences économiques, sanitaires et sociales visiblement anticipées à la baisse de la deuxième vague épidémique qui se profile. Les dépenses liées à l'épidémie pour les mois, voire l'année à venir, nous semblent potentiellement sous-évaluées. Aussi, au regard de l'urgence de la situation sanitaire actuelle et de son évolution dangereuse, nous nous inquiétons d'une nouvelle dégradation des comptes sociaux.
Par ailleurs, ces dernières années les PLFSS ont eu comme objectif principal de rembourser la dette de la sécurité sociale, au détriment parfois d'une politique ambitieuse de santé publique. Or il n'est plus possible de continuer à se focaliser sur ce seul objectif. Le secteur de la santé, nos hôpitaux, nos établissements d'hébergement pour personnes âgées et dépendantes (EHPAD), nos soignants souffrent d'un manque criant de moyens. Il s'agit désormais de doter notre système de santé d'un financement ambitieux, d'investir massivement dans les soins et l'autonomie, ce que d'aucuns appellent le care, le prendre soin.
À ce titre, il est nécessaire de trouver un financement pérenne pour la branche autonomie, et ce rapidement. Nous déplorons qu'il ne soit fait mention de ce financement ni dans le PLFSS ni dans votre rapport, alors que celui-ci pourrait affecter sensiblement les comptes de la sécurité sociale s'il venait à mobiliser de nouvelles sources de financement, ou à créer de nouvelles dépenses.
Quelles sont les perspectives d'évolution de la sécurité sociale et son financement sur les cinq prochaines années ? J'émets enfin le vœu d'écarter définitivement un retour à l'austérité budgétaire en matière de santé, car elle se traduirait, immanquablement, par une détérioration des soins et de la prise en charge des Français face à la perte d'autonomie.