Intervention de Paul Christophe

Réunion du mercredi 28 octobre 2020 à 15h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Christophe :

Les crédits de la mission que nous examinons augmentent de plus de 3 % en 2021 ; le budget dédié à l'emploi, à l'insertion et à la formation professionnelle atteindra ainsi 13,2 milliards d'euros, auxquels s'ajoutent les 13 milliards d'euros du plan de relance dédiés aux mêmes thématiques.

Ces crédits sont particulièrement importants : ils représentent l'effort consenti par la société pour ne laisser aucun de ses membres de côté, permettre à ceux qui sont le plus éloignés du travail de retrouver un emploi et, ainsi, être véritablement plus inclusive. Il est impératif de ne pas former dans ce domaine une société à deux vitesses. Je crois fortement en la valeur intégrative du travail et en sa capacité à construire une société du vivre-ensemble. Il est primordial de lutter contre les fractures qui favorisent les replis, nuisant considérablement à notre modèle social. Par ces crédits spécifiques, nous y contribuons.

Afin de faire face aux conséquences de la pandémie, l'État a mis en œuvre au printemps des moyens sans précédent pour accompagner nos entreprises et soutenir l'emploi en prenant presque intégralement en charge l'activité partielle. En addition des moyens prévus dans le plan de relance, la mission Travail et emploi disposera l'année prochaine de 434 millions d'euros supplémentaires destinés au PIC, à l'aide unique à l'apprentissage et aux dispositifs d'IAE.

Le groupe Agir ensemble souligne l'effort particulier consenti pour l'accompagnement des jeunes. Les parcours contractualisés d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie, mis en œuvre par les missions locales, sont ainsi dotés de 82 millions d'euros, contre 65 millions d'euros en 2020. Le chômage des jeunes étant déjà fortement affecté par la crise, cet accompagnement adapté sera des plus bénéfiques.

De plus, les moyens dédiés à l'insertion des personnes handicapées sont portés à 430 millions d'euros, contre 407 millions en 2020. C'est très positif, car l'insertion professionnelle est essentielle pour elles : le travail est un lieu de vie, un instrument de lien social, mais aussi un opérateur de santé auquel il faut aider tout le monde à accéder.

Un budget de 23 millions d'euros est par ailleurs débloqué pour financer l'extension de l'expérimentation « territoires zéro chômeur de longue durée » prévue par une proposition de loi en cours d'examen qui vient de faire l'objet d'une CMP conclusive. Nous avons défendu ce dispositif au nom du principe selon lequel personne n'est inemployable. La création d'une entreprise à but d'emploi permet bel et bien de redonner une utilité sociale à ses bénéficiaires. Notre groupe partage entièrement la philosophie de cette expérimentation. Je me réjouis donc de la mobilisation de ce budget.

Le nombre d'allocataires du revenu de solidarité active (RSA) a considérablement augmenté depuis le début de la crise sanitaire. Dans le département du Nord, par exemple, il est passé de plus de 100 680 personnes en mars à plus de 108 000 en septembre, la dépense mensuelle afférente étant portée de 56 à 60 millions d'euros. Au-delà de la politique d'accompagnement financier des allocataires, quel est, madame la ministre, votre point de vue sur la hausse du nombre de bénéficiaires du RSA au cours des mois à venir et sur les politiques publiques qui pourraient être menées, en partenariat avec les départements, pour favoriser leur retour à l'emploi ?

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