Je remercie mes collègues, Stella Dupont et Brahim Hammouche, pour leurs travaux. La mission que nous examinons est très large. Je concentrerai mon propos sur la lutte contre la pauvreté et sur l'égalité entre les femmes et les hommes – mais les autres programmes budgétaires sont tout aussi essentiels,
Les crédits pour 2021 sont en augmentation de 1 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2020. Nous ne pouvons que nous réjouir de la hausse de 252 millions d'euros des crédits affectés à la stratégie de lutte contre la pauvreté. Notre groupe votera bien évidemment ces crédits en hausse substantielle, d'autant qu'une enveloppe de 49,5 millions d'euros, ouverte au titre du plan de relance, viendra s'y ajouter.
Les crédits bénéficieront aux associations qui œuvrent pour la lutte contre la pauvreté. Ils permettront également à quatre-vingt-dix-neuf départements qui ont contractualisé avec l'État de compléter leurs actions en matière de lutte contre les sorties sèches de l'aide sociale à l'enfance, de financer la formation de travailleurs sociaux ou la mise en place de maraudes mixtes État-conseil départemental, particulièrement utiles pour identifier les familles dans le besoin ; or elles ne sont pourtant actives que sur dix-sept territoires, alors qu'il faut lutter d'urgence contre la prostitution des mineurs. Les crédits permettront de déployer ces maraudes de manière plus conséquente, en lien avec les tissus associatifs locaux, tout en se nourrissant de leur expertise.
Les crédits de paiement du programme 137, consacrés à l'égalité entre les femmes et les hommes, s'élèveront à 41,5 millions d'euros, soit une augmentation de 37,5 % par rapport à 2020. Ils permettront notamment de mener des actions d'information, d'orientation et d'accès au droit, en finançant les centres d'information sur les droits des femmes et des familles, principal réseau d'information, ou les espaces de vie affective, relationnelle et sexuelle.
Les politiques de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, dont les crédits ont été abondés lors du Grenelle des violences conjugales, incluent une offre d'intervention en direction des auteurs de violences conjugales. Il s'agit de contribuer à une meilleure prévention et protection des victimes.
1,2 million d'euros sont prévus pour l'aide financière d'insertion sociale et professionnelle (AFIS) de sortie de la prostitution. La commission des finances a adopté un amendement de Stella Dupont qui devrait permettre aux bénéficiaires de l'AFIS de percevoir la nouvelle aide exceptionnelle de solidarité, dont la concrétisation est attendue dans le quatrième projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2020.
Les actions en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes dépassent le strict cadre du programme. L'enveloppe interministérielle allouée à cette grande cause du quinquennat atteignait 1,1 milliard d'euros en 2020, montant deux fois plus élevé que celui voté en 2019. Ce budget exceptionnel s'était traduit par un soutien massif aux associations œuvrant dans le secteur de l'égalité professionnelle et des études, soutien renouvelé en cette année de crise inédite.
Je ne pourrai aborder tous les sujets, mais je tiens à saluer la tarification sociale des cantines dans les communes rurales défavorisées, les petits déjeuners à l'école ou les subventions à destination des associations œuvrant à l'inclusion sociale et dans le secteur de l'aide alimentaire.
Je terminerai, mesdames les ministres, par une question relative aux annonces du Premier ministre de samedi dernier, annonçant la seconde phase du Plan pauvreté : comment seront-elles traduites dans le budget ?