La commission d'enquête a réalisé de nombreuses auditions et entendu plusieurs intervenants. J'avais alors souligné le parti pris des pompiers. Un constat assez unanime, dont on a peu parlé, avait émergé : au milieu de tout cela, il y a un patient, qui attend une réponse étayée. Il nous faut donc une plateforme d'appel unique qui traite la demande de A à Z. Lorsque l'on se plaint d'une douleur thoracique, les minutes comptent quand il s'agit d'un infarctus, alors que ce n'est pas le cas s'il s'agit d'une douleur thoracique musculaire. Mais le patient peut difficilement le déterminer, et ce n'est pas son rôle. C'est celui de la plateforme d'intervention d'urgence. Seule une plateforme centralisée est capable d'apporter cette réponse, sans que le patient perde du temps en changeant d'interlocuteur.
Nous avons également parlé de l'expérience de médecin régulateur. Il se trouve que je réalise deux à trois nuits de régulation par mois au 15 de Saint-Étienne. Je sais donc ce qu'il en est et à quel point nous avons besoin d'une régulation globale pour simplifier et fluidifier l'activité des centres 15.
Enfin, lorsqu'on parle avec les pompiers, ils nous disent souvent qu'ils croulent sous les services de soins à la personne et les transports médicaux. Un tel sas permettrait d'éviter ce type de surenchère. Les pompiers ne sont pas là pour ça – ce n'est pas décrédibiliser leur mission que de le dire. L'idée de Thomas Mesnier est donc particulièrement intéressante.