Les ruptures d'approvisionnement concernaient 405 médicaments en 2016 ; on s'attend à ce que la pénurie en concerne 2 400 cette année. Ces médicaments étant d'intérêt thérapeutique majeur, la situation est préoccupante et les alternatives proposées – des laboratoires suggèrent, en dernier recours, de diminuer la posologie... – ne répondent pas au problème. Vous-même, madame, avez expliqué en avril, dans le journal Le Figaro, que nous recourons à des médicaments destinés aux animaux quand les molécules sont les mêmes, et à des importations massives ; est-ce digne de la sixième puissance économique mondiale ? Avez-vous une idée de l'état de pénurie outre‑mer ? Nous savons tous que les laboratoires sécurisent les approvisionnements des médicaments rentables au détriment de l'intérêt général : voilà ce qu'il advient quand on confie un bien commun, la santé, au secteur privé. Vous parlez de sanctions financières, mais je n'y crois pas trop. Étant donné ces éléments accablants, soutiendrez-vous, dans vos nouvelles fonctions, la constitution d'un pôle public du médicament, comme le groupe La France insoumise le propose depuis des années ?
Le développement de vaccins contre le covid-19 et de traitements propres à enrayer l'épidémie doit aboutir le plus vite possible, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la sécurité ni de la confiance des citoyens. Or, l'AEM a déjà été pointée du doigt en raison de conflits d'intérêts significatifs, notamment en 2012 par la Cour des comptes européenne. Une évaluation française indépendante par l'ANSM ou la Haute Autorité de santé aura-t-elle lieu pour compléter les avis européens et renforcer la confiance ?