Dix ans après sa création, Pôle emploi s'est affirmé comme un guichet unique moderne et indispensable, au cœur du service public de l'emploi. Confronté à un chômage de masse, il a été obligé de déployer de nouveaux outils et a fait appel à l'énergie et au professionnalisme de ses agents, auxquels je voudrais rendre hommage. Mais peut-on assurer la même qualité de service alors que le nombre de chômeurs augmente autant, que les missions sont de plus en plus vastes et que l'opérateur doit composer avec les effectifs dont il dispose ?
Vous avez évoqué certains éléments financiers. Vos recettes proviennent de l'UNEDIC, et les allocations chômage seront en baisse en 2020, ce qui aura des conséquences importantes en 2022. La subvention pour charges de service public a baissé de 85 millions d'euros en 2019 et de 136,6 millions en 2020, mais le plan de relance apportera 250 millions d'euros à Pôle emploi.
Pôle emploi pourra-t-il assurer un suivi effectif des nouveaux demandeurs d'emploi ? J'insiste sur l'importance de l'accueil humain ; on ne peut se contenter de l'accueil à distance avec les outils informatiques et les contacts téléphoniques.
Je souhaite revenir sur le lien avec les régions. Lorsqu'il était Premier ministre, Édouard Balladur avait proposé que des régions expérimentent un nouveau rôle dans la gouvernance de l'action de Pôle emploi dans le domaine de la formation professionnelle. C'est notamment le cas de ma région Auvergne-Rhône-Alpes. Quelle est votre vision de l'avenir de cette expérimentation ? Les régions réaffirment leur souhait de piloter l'ensemble de ce volet, non seulement la formation des demandeurs d'emploi et des jeunes, mais aussi des salariés en chômage partiel et en reconversion, ce qui implique d'ouvrir les pactes régionaux d'investissement dans les compétences à d'autres champs d'action que ceux qui ont été prévus pour la période 2019-2022. Nous souhaiterions que les régions puissent aller plus loin. Y êtes-vous favorable ?