Intervention de Dominique Costagliola

Réunion du mercredi 20 janvier 2021 à 15h00
Commission des affaires sociales

Dominique Costagliola, directrice de recherche à l'Inserm :

En ce qui concerne la prise en charge médicale, les primo-prescriptions d'antirétroviraux se font normalement toujours à l'hôpital ainsi que les modifications de traitement. Dans la pratique, certaines personnes sont suivies pour leur infection à VIH de façon conjointe en ville et à l'hôpital. À l'hôpital, lorsque les personnes vont bien, elles peuvent n'avoir qu'une visite par an, éventuellement deux. C'est ce vers quoi tendent la plupart des services hospitaliers à l'heure actuelle. En début de prise en charge, les visites sont plus fréquentes, notamment lors du lancement du traitement. La personne est revue à un mois de l'instauration du traitement puis tous les trois mois durant la première ou les deux premières années. Une surveillance biologique par des mesures de charge virale ou de CD4 peut être prescrite entre-temps pour être sûr que la situation est toujours bien contrôlée.

Dans le domaine de l'infection à VIH, comme dans le domaine du cancer, même si les missions sont différentes, il existe une agence de recherche et il existe donc des données de cohortes. Les travaux que je vous ai présentés, ainsi que d'autres travaux qui ont servi au groupe de travail, proviennent de deux grandes cohortes généralistes en France sur lesquelles nous travaillons tous ensemble pour avoir des données françaises. Nous pouvons dire comment les personnes sont pris en charge, combien de personnes ont une charge virale contrôlée... Les travaux que j'ai spécifiquement présentés sont effectués dans le cadre d'une collaboration de cohortes associant différentes cohortes françaises, des cohortes d'autres pays européens et de pays d'Amérique du Nord, le Canada et les États-Unis. Cette collaboration existe de longue date et a longtemps été financée par le Medical Research Council, c'est‑à‑dire l'agence de financement publique britannique. À l'heure actuelle, le financement provient du National Institut of Health, c'est-à-dire de ressources américaines.

Pourquoi nous sommes-nous intéressés à l'espérance de vie ? Il s'agit d'une question pertinente dans le domaine à VIH. Nous sommes de plus intéressés depuis longtemps par l'assurabilité puisque nous avions vers 2010 travaillé avec Swiss Re, une compagnie de réassurance, justement pour montrer que des personnes vivant avec le VIH pouvaient obtenir un prêt, les risques calculés pour eux entrant dans le champ de ce qui était déjà fait pour d'autres personnes. Il n'existait donc pas de raison de continuer à les exclure. Nous avions eu la volonté de montrer, grâce aux données dont nous disposions, qu'il était possible de changer la donne autour de cette problématique.

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