Je vous donne un exemple concret du suivi médical des personnes vivant avec le VIH. Je suis diagnostiqué depuis 2004. J'ai d'abord été suivi à l'hôpital tous les trois mois. Mon état de santé ne nécessitant pas un suivi aussi rapproché, les rendez-vous ont été progressivement espacés et je suis aujourd'hui suivi tous les deux ans, avec un renouvellement de l'ordonnance par le médecin traitant, en ville. C'est donc un parcours de maladie chronique classique, comme l'hypertension ou le diabète. Un suivi rapproché n'est pas nécessaire pour quelqu'un dont le bilan médical est normal.
Je partage avec Gilles Bignolas la nécessité de traiter l'ensemble des pathologies. Nous avons essayé de mettre en valeur le danger d'entrer dans une forme de fractionnement, en avançant à petits pas sur certaines garanties de certaines pathologies. Cela empêche de réfléchir à l'ensemble et risque d'enfermer à terme les pathologies un peu compliquées dans une sorte d'impasse. Nous avons mentionné plusieurs fois le cancer et certains cancers guéris ont obtenu le droit à l'oubli. Il est tout de même paradoxal que la plus grande réussite que nous puissions obtenir est de sortir de la convention AERAS.