Nous avons une incertitude sur l'indication du vaccin AstraZeneca et, concrètement, nous ne pouvons rien faire avant l'avis de l'EMA et de la HAS. Nous anticipons les deux options, avec deux grandes familles de questions.
Si l'avis rendu cible le vaccin AstraZeneca sur la cible vaccinale actuelle, ces personnes auront le choix entre trois vaccins, Pfizer et Moderna étant très comparables en termes d'efficacité mais AstraZeneca ne l'étant pas. Nous aurions donc toute une série d'interrogations sur l'accès aux différents vaccins et c'est typiquement un sujet pour le conseil d'orientation du professeur Fischer. Ce sujet est vraiment entre le grand public et la médecine et il s'agit de savoir que dire aux personnes pour répondre à leurs questions.
La seconde famille de scénarios se place dans l'hypothèse où l'avis cible le vaccin AstraZeneca sur la population des 18-65 ans. La bonne nouvelle est que la HAS s'occupe à la fois de la stratégie de priorisation et de l'avis sur le vaccin. Elle réconciliera donc vraisemblablement les deux hémisphères et nous proposera une manière de placer le vaccin AstraZeneca dans la stratégie de priorisation. Il serait probablement ciblé non pas sur toute la population des 18-65 ans mais sur ceux qui ont des risques particuliers.
Nous n'avons actuellement pas de données sur les vaccins suivants. Nous savons que les prochains vaccins qui arriveront sont Janssen et CureVac. Nous ne savons pas quand ils arriveront.
En ce qui concerne les personnes hospitalisées, nous nous sommes fait exactement la même réflexion que vous. Elles font partie des indications vaccinales actuelles, à charge pour les établissements de les vacciner, même si ce n'est pas très simple quand ces personnes sont en cours séjour car il faut les reconvoquer pour le rappel.
S'agissant des résidences autonomie, les territoires ont la charge de s'organiser selon les modalités qu'ils souhaitent. L'organisation est très variable selon les territoires. Certains utilisent des équipes mobiles, d'autres ont de grosses procédures de liens entre les communes référentes et les centres de vaccination afin de réserver des créneaux pour les personnes vivant dans les résidences autonomie. Je pense qu'il faut vraiment laisser la liberté aux territoires car cela dépend des structures, du degré de perte d'autonomie des gens. Les collectivités sont en première ligne sur ce sujet.
En ce qui concerne l'hospitalisation à domicile (HAD), nous essayons d'accompagner les acteurs locaux pour leurs prototypes d'équipes mobiles et en particulier pour la HAD. Nous avons discuté cette semaine avec la FNEHAD pour travailler ensemble sur les grandes lignes du protocole. Je partage votre intérêt pour ce sujet et le fait que la HAD se mobilise.
Ce qui paraît une très bonne pratique aujourd'hui est lorsque le département, en première ligne sur le sujet des personnes âgées et notamment des personnes âgées en perte d'autonomie, se mobilise pour repérer les personnes à vacciner, grâce à ses fichiers et aux personnels des équipes sociales qui accompagnent les personnes âgées. Nous voyons des pratiques très spécifiques, des systèmes de transport organisés par les départements ou les communes vers les centres de vaccination. Des communes ont créé des systèmes centralisés de réservation pour toutes les personnes d'un territoire. Des courriers ont été envoyés. De nombreuses initiatives locales extrêmement intéressantes nous sont remontées.
Sur la question centrale du nombre de centres de vaccination, nous assumons le fait que nous ne pouvons pas les multiplier à l'infini. C'est impossible, cela engendrerait beaucoup trop de frustrations sur les territoires. La règle que nous avions donnée, qui est une référence plutôt qu'une règle, était d'essayer de prévoir un centre pour 100 000 habitants. Cela n'a pas vraiment fonctionné puisque nous avons plus de 1 000 centres, nous en avons trop. C'est malgré tout un peu naturel que certains territoires soient allés au-delà, d'une part parce que certains départements ont moins de 300 000 habitants et cela faisait trop peu de centres pour une grande surface, d'autre part parce que certains endroits sont ruraux, enclavés, montagneux et nécessitaient beaucoup plus de centres. Il ne faut néanmoins pas multiplier les centres à l'infini sinon cela serait trop dur à gérer.
La personne en première ligne pour dialoguer avec les élus sur ce point est le préfet. Le partage des tâches entre l'ARS et le préfet n'est pas toujours simple vu de l'extérieur. Le préfet a la charge du dialogue avec les élus et de l'agrément des centres. C'est un arrêté du préfet qui fixe la liste des centres autorisés à devenir centres de vaccination. Le préfet, en lien avec les élus et les ARS qui gèrent la partie médicale, doit réguler le nombre de centres pour éviter une trop forte dispersion sur le territoire. Un grand nombre de préfets jouent ce rôle de manière très efficace.