Madame la déléguée interministérielle, je confirme votre constat concernant les difficultés des indépendants après avoir visité vendredi dans ma circonscription un centre local des Restos du cœur qui a observé une hausse de 15 % du nombre de repas servis. Ils ont aussi accueilli un nombre croissant de retraités qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.
Je voudrais vous interroger sur l'angle territorial de cette lutte contre la pauvreté qui connaît, comme d'autres politiques publiques, des fractures territoriales aggravées et révélées par la crise sanitaire. Par exemple, la fermeture des bureaux de poste pendant le confinement dans de nombreux territoires a rendu difficile l'accès au versement des allocations lorsque les bénéficiaires n'ont pas de carte bancaire. Ainsi, des territoires ont été complètement oubliés. C'est la double peine pour des citoyens dans la précarité habitant des intercommunalités sans aucun bureau de poste ouvert. D'une certaine manière, l'injustice territoriale a généré de l'injustice sociale.
Les dispositifs en matière d'éducation – réseaux d'éducation prioritaire (REP) et réseaux d'éducation prioritaire renforcés (REP+) – et les dispositifs en matière de logement abordable avec la taxe sur la valeur ajoutée réduite ou les dispositifs économiques, avec les emplois francs propres aux quartiers prioritaires de la politique de la ville, semblent réservés aux quartiers de grandes agglomérations alors que de nombreux concitoyens hors ces quartiers vivent dans la précarité dans des territoires périurbains ou ruraux. Quelles préconisations portez-vous pour y remédier afin que nous n'oubliions aucun pauvre dans notre pays ?