Intervention de Zaynab Riet

Réunion du mercredi 3 février 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF :

Avant toute chose, je précise que l'ensemble de vos questions fera l'objet de réponses écrites de notre part car les questions sont nombreuses.

Nous notons aujourd'hui que le taux d'adhésion des professionnels médico-sociaux à la vaccination a progressé. La FHF a très tôt pris l'initiative d'organiser une rencontre entre le professeur Alain Fischer et la communauté médico-soignante. Nous étions persuadés que si la communauté médicale était convaincue de l'intérêt de la vaccination et montrait l'exemple, cela entraînerait un élan vers la vaccination. C'est ce que nous constatons. Habituellement, le taux de vaccination de la grippe dans nos établissements se situe entre 35 % et 55 %. Le taux de vaccination du coronavirus est 10 à 20 points plus élevé. Je pense qu'il faut rendre obligatoire la vaccination contre la grippe car chaque année, nos aînés payent un lourd tribut.

Vous nous avez interrogés sur le point de savoir comment répondre aux attentes de nos aînés, comment les accompagner dignement et sur les demandes que les professionnels forment à ce sujet. Nous avons évoqué la loi sur le grand âge, mais la cinquième branche existe. Il est urgent de lancer cette cinquième branche. Elle permettra d'accompagner dignement nos aînés fragilisés, qu'ils résident en établissement ou à domicile. Elle permettra de prendre en compte les évolutions de notre société. Les attentes de nos aînés de demain ne seront pas les mêmes que celles d'hier – les professionnels qui travaillent à leurs côtés le comprennent très bien. Nous assistons au boom de la télémédecine et de l'utilisation des outils à distance. Grâce à l'aide d'entreprises, la FHF a ainsi pu apporter des tablettes dans les établissements pendant la crise. Pendant la première vague et jusqu'à maintenant, maintenir le lien est extrêmement important. La cinquième branche devrait contribuer à changer le regard de la société sur les métiers de l'accompagnement de nos aînés, qui constituent des métiers d'avenir. Il faut leur rendre toutes leurs lettres de noblesse, au même titre par exemple que les métiers de l'artisanat, qui sont des métiers reconnus même s'ils ne nécessitent pas de nombreuses années d'études post-bac.

Durant la première vague, j'ai à nouveau endossé la blouse pour mettre en place une unité covid dans un EHPAD public et accompagner ma mère, qui réside dans cet EHPAD. J'y ai vu évoluer les professionnels. Ils ont fait preuve d'ingéniosité ; ils ont essayé d'utiliser au maximum les outils numériques ; ils ont souhaité, malgré leurs nombreuses contraintes, ménager du temps pour éviter l'isolement et accueillir des bénévoles. Ils ont fait preuve d'énormément d'énergie, d'intelligence et de pragmatisme.

Nous devons absolument nous saisir du sujet du recrutement. Nous subissons un déficit de professionnels dans les établissements aussi bien qu'à domicile. Le sujet est là. Grâce à un partenariat conduit il y a quelques années avec une association de réinsertion professionnelle dans un département d'Île-de-France, nous avons orienté des professionnels vers ces métiers. Si un véritable travail est mené entre les établissements, Pôle emploi et les associations, nous pourrons susciter des vocations et les accompagner. Il est important de rappeler que ces métiers demandent une grande part de créativité et d'initiative.

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