Intervention de Sandrine Courtois

Réunion du mercredi 3 février 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Sandrine Courtois, co-responsable du pôle autonomie de la FHF :

S'agissant de l'appui en ressources humaines apporté aux EHPAD, il consiste en une réaction et un accompagnement dans l'urgence. Un certain nombre de dispositifs ont été proposés aux établissements, comme les plateformes de renfort en ressources humaines. Il est très clair que les EHPAD ont très peu bénéficié de ces renforts, car les propositions de profils étaient inadaptées ou bien car les personnes proposées renonçaient après deux ou trois jours de présence en établissement. On constate ainsi que les ressources humaines de l'hôpital ont été très précieuses pour les établissements publics, avec la possibilité de mutualiser un certain nombre de professionnels du soin, et notamment les médecins et les infirmiers. Les dispositifs financiers dérogatoires mis en place par l'assurance maladie, prévoyant des paiements forfaitaires pour inciter les professionnels libéraux, ont été particulièrement appréciés.

Mais si l'on se projette à long terme, il faut bien évidemment mener un travail au long cours et anticiper le volume de professionnels à former – nous appelons cette anticipation de nos vœux depuis longtemps déjà. Actuellement, le déficit de professionnels concerne surtout les aides-soignantes et les aides médico-psychologiques, qui représentent plus de 40 % des effectifs en EHPAD.

La collaboration engagée avec le secteur sanitaire par des dispositifs mis en place au sein des filières gériatriques constitue un modèle particulièrement intéressant pour alimenter la réflexion sur l'EHPAD de demain. L'EHPAD de demain n'est pas un EHPAD isolé. Il est au contraire parfaitement intégré à son territoire, ouvert sur la ville et sur l'hôpital. Il bénéficie des collaborations avec les professionnels de proximité et avec les ressources gériatriques – ces ressources sont rares, c'est pourquoi il mobilise également l'expertise de la télémédecine. Les outils à distance ont fait leurs preuves pendant la crise mais ne sauraient se substituer à une expertise et à des renforts humains. Les transferts de savoir et les échanges de pratiques entre les professionnels du sanitaire et du médico-social sont particulièrement précieux. Enfin, l'EHPAD que nous souhaitons voir se déployer à l'avenir doit disposer de moyens à la hauteur des besoins des résidents, tant en matière de volumes de professionnels que de financements. Un mode de financement plus adapté permettrait aux EHPAD de disposer d'une dotation soin afin d'assurer eux-mêmes la composition de leurs équipes soignantes et leurs rémunérations au tarif global soins des EHPAD. Le tarif global soins constitue un outil au service de l'efficience de la dépense – on constate que les crédits d'assurance maladie sont mieux maîtrisés – et de l'optimisation de la ressource, gage de qualité pour les résidents, puisque les personnels font pleinement partie de l'équipe soignante et sont présents auprès d'eux.

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