Une étude conduite par notre réseau chiffre à 20 millions d'euros les surcoûts liés à l'acquisition d'équipements de protection dans 493 établissements – pas seulement des EHPAD. Le sujet est connu.
Je ne pourrai pas répondre à toutes les questions, car elles ont été très nombreuses. Je me concentrerai sur le personnel et les professionnels d'une part, et sur les résidents d'autre part, en suivant un fil rouge : réintroduire de l'humain.
Nous avons besoin de 25 % de personnels en plus dans les établissements. Mais il faut d'abord que le métier soit humain, et non un métier normalisé, chronométré, dont tous les actes sont quantifiés. Il faut, bien sûr, que les actes médicaux ou paramédicaux soient normés. Mais nous sommes confrontés à une dérive depuis un certain temps, qui veut que le temps et le séquençage des actes occupent une place prépondérante dans ces métiers. Cela fait que l'aspect humain et l'attractivité de ces métiers disparaissent peu à peu. J'y vois là une des solutions pour renforcer l'attractivité de ces métiers, car les jeunes professionnels sont surpris de voir à quel point l'aspect humain passe au second plan après les normes.
La question du renforcement de l'humain se pose également s'agissant des résidents et de leurs proches. Pendant la crise, les conseils de la vie sociale n'ont pas pu pleinement jouer leur rôle. Le personnel était essentiellement occupé par les questions sanitaires – cela est compréhensible – et l'accompagnement, l'animation, la vie sociale dans l'établissement ont été amoindris. De même, depuis le 15 mars, les conférences régionales de la santé et de l'autonomie dans les ARS ont été très peu réunies et ont été très peu associées aux réponses données. La crise pose soulève donc de vraies questions sur la démocratie interne et sur la vie sociale des résidents.