Je suis grandement d'accord avec ce qui vient d'être dit.
S'agissant du domicile, il n'existe malheureusement pas de modèles territoriaux à dupliquer. Le secteur du domicile aurait besoin d'un tarif minimal APA – qui n'est aujourd'hui pas mis en place, mais pourrait l'être par décret – et d'un forfait d'assurance maladie. Aucun modèle territorial n'existe donc aujourd'hui. Quelques départements, néanmoins, ont mis en place un tarif de référence unique pour tous les opérateurs – mais ce tarif a été établi par un nivellement vers le bas, ce n'est donc pas la logique que nous souhaiterions voir se répandre.
Je tire les mêmes constats que mes collègues sur le Ségur de la santé. Ce dossier a d'abord concerné le secteur public hospitalier. Après nos demandes, le secteur privé sanitaire et médico-social y a été partiellement intégré ; mais le domicile – SAAD et SSIAD – en est toujours exclu. La branche du domicile associatif a apparemment prénégocié une mesure qui a été présentée en loi de financement de la sécurité sociale : l'octroi de 200 millions d'euros pour financer des revalorisations pour les métiers de l'aide à domicile. Je ne dispose pas de plus d'informations sur l'utilisation de ces fonds pour le moment. Nous attendons un Ségur de la santé pour le domicile.
Depuis la fin du mois de juin, nous n'avons participé à aucune concertation sur la loi sur le grand âge.
Depuis un an, les ARS ont été à nos côtés. J'ai la chance que les agents régionaux soient en lien hebdomadaire avec nos EHPAD et toutes les fédérations. Nous disposons ainsi chaque semaine d'informations à jour et nous leur en sommes très reconnaissants. Durant la crise, les agents administratifs dans les ARS ont travaillé autant que nous – ils n'ont pas compté leurs heures. Ils se sont investis, à la hauteur de l'investissement de l'ensemble du secteur. Nous continuons à leur rendre hommage. Le lien avec les ARS n'a jamais été rompu et nous travaillons très bien avec elles, y compris aujourd'hui dans le cadre de la campagne de vaccination.
J'apporterai quelques éléments supplémentaires sur la vaccination. Nous avons appris comme vous hier que, puisque le vaccin AstraZeneca n'était pas recommandé pour les plus de 65 ans, le personnel soignant pourrait potentiellement en bénéficier. Nous en discuterons cet après-midi avec Mme Bourguignon. Je forme l'espoir qu'on nous annonce l'ouverture de la vaccination à l'intégralité des salariés, soignants et non-soignants. Nous ne savons pas à ce jour exactement combien de personnes ont reçu une première dose ou les deux doses de vaccin. Je vous invite à vous référer aux chiffres présentés par CovidTracker, qui commence à traiter les données vaccinales et qui constitue pour nous une mine d'informations. Au 1er février, 45 000 personnes en France avaient reçu les deux doses de vaccin. Nous sommes donc pour l'instant loin d'une vaccination à 100 % de tous les résidents des EHPAD. Selon notre calendrier, la première semaine de février correspond à la dernière semaine de déploiement massif des injections de la première dose de vaccin. À partir du 8 février, et pour trois semaines, ce sont les secondes doses qui devraient massivement être distribuées. À l'issue de la semaine du 22 février, nous saurons donc combien de résidents et de salariés auront été vaccinés.
Nous recommandons toujours la vaccination de l'ensemble de l'écosystème des EHPAD, afin de réfléchir à l'aménagement des protocoles de visite que les familles appellent de leurs vœux. Nous savons que les vaccins nous prémunissent contre une forme grave de la maladie, mais non contre une contamination – c'est bien ce qui nous oblige, malgré la vaccination, à conserver les masques et les protocoles de visites en l'état. Cela constitue le drame de la vaccination. C'est pourquoi nous réclamons à cor et à cri la vaccination de l'ensemble de l'écosystème – c'est une urgence absolue. Le dernier protocole, ingérable pour nous, prévoit 2 mètres de distance par résident et la suppression de toutes les visites pendant dix jours au premier cas de covid, bien que nos établissements soient dotés de secteurs covid. Nous demandons de la souplesse dans la mise en œuvre ces protocoles. Au bout d'un an, il faut vivre avec le virus. Profitons de ce moment de désespoir, de fatigue, d'épuisement généralisé, pour établir un dernier protocole qui nous livrerait l'intégralité des possibilités – aux directeurs et aux professionnels de les mettre en place, comme ils savent maintenant bien le faire depuis plusieurs mois.
Le SYNERPA opère actuellement la clôture de son exercice financier pour 2020 ; je ne peux donc pas présenter à M. Dharréville les derniers chiffres s'agissant des distributions de dividendes. Ce versement avait néanmoins été stoppé net par la crise. Les adhérents du SYNERPA souffrent durement de la crise actuelle, qui entraîne des difficultés financières en raison des manques d'admissions, des pertes de recettes, des surcoûts qui ne seront pas remboursés.