Intervention de Zaynab Riet

Réunion du mercredi 3 février 2021 à 9h30
Commission des affaires sociales

Zaynab Riet, déléguée générale de la FHF :

Je reviendrai sur la stratégie vaccinale et sur la question des flux A et B. La stratégie vaccinale pour le secteur médico‑social a été construite en concertation avec toutes les fédérations. Toutes ont milité pour la prise en compte du fait que la campagne de vaccination serait lancée au moment des fêtes de Noël. Il fallait donc mobiliser d'abord les lieux dans lesquels nous savions que les équipes médicales pourraient assurer le déploiement de cette vaccination. Il a été décidé que la vaccination débuterait dans les EHPAD à la mi-janvier, ce qui laissait le temps d'accompagner les résidents et d'assurer tous les entretiens et les consultations prévaccinales. Cela a été une réussite.

La FHF a affirmé qu'elle ne comprenait pas la logique des flux A et B. Pour autant, à l'aune du défi logistique et des difficultés d'approvisionnement, je tiens à saluer l'hôpital public et les groupements hospitaliers publics. La coopération a été exemplaire et réussie, à tel point que tout le monde a compris aujourd'hui que le premier bouclier sanitaire de la nation est bien l'hôpital public.

Pourquoi le « Ségur » ? Nous avions demandé un Ségur de la santé. Si notre hôpital souffre, c'est parce que notre système de santé souffre – en raison de problèmes de maillage territorial, de démographie médicale, d'optimisation des parcours de soins. Hélas, il a fallu la crise sanitaire pour se rendre compte que l'hôpital public était exsangue et qu'il persistait, en son sein, des inégalités de traitements et des écarts de rémunérations monumentaux. La priorité, dans le cadre de ce « Ségur », était de revaloriser les hôpitaux publics et leurs personnels et de relancer l'investissement public qui avait été rendu exsangue. L'hôpital public n'a aucune autre marge de manœuvre que celle-là : nous ne bénéficions d'aucun allégement de charges et nous n'avons aucune possibilité de dégager des bénéfices ou d'adopter une politique d'intéressement sur tel ou tel secteur d'activité.

La FHF est la première à appeler à la prise en compte des oubliés du « Ségur ». Nous l'avons vécu et nous le vivons encore : certains services rattachés aux hôpitaux bénéficient des revalorisations, et d'autres, situés dans les mêmes locaux, n'en bénéficient pas.

Enfin, j'en viendrai aux ARS et à l'échelon de proximité. Nous pouvons tirer deux enseignements de cette crise : la nécessité médicaliser les structures et la nécessité de coconstruire des solutions avec les acteurs de terrain. L'échelon territorial, qui doit faire le lien avec les acteurs de terrain, n'a pas pu agir de façon optimale car il ne dispose pas des compétences requises pour anticiper, accompagner et déployer les solutions au sein du territoire avec les acteurs. La crise l'a mis en évidence. Heureusement, les GHT étaient là pour assurer le caractère opérationnel de leurs missions. L'organisation de treize régions avec treize ARS a éloigné les acteurs locaux – élus, institutions ou professionnels – des prises de décisions opérationnelles. Les sièges des ARS ont été renforcés, mais pas l'échelon territorial. Il faut, enfin, interroger la gouvernance nationale. La gouvernance nationale fonctionne en silos – direction générale de l'offre de soins, direction générale de la cohésion sociale, direction générale de la santé, assurance maladie ; cela représente autant d'interlocuteurs et donc autant de difficultés. On nous demande d'être exemplaires à l'échelle du territoire, soyons-le également à l'échelle nationale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.