L'article 1er comprend plusieurs des nouveautés essentielles introduites par ce projet de loi.
Premièrement, j'y reviens, il supprime le tirage au sort, qui s'est fortement développé ces dernières années : il a concerné, l'an passé, 169 filières de licence, contre 78 en 2016. Or il n'y a rien de plus injuste ni de plus inefficace que le tirage au sort. Injuste parce qu'il nie l'ambition de nos jeunes, leurs envies et leurs projets, mais aussi leurs efforts lorsqu'ils ont construit leur parcours scolaire dans le but précis d'atteindre une filière donnée de l'enseignement supérieur. Inefficace parce que, en choisissant au hasard les bacheliers affectés dans telle ou telle filière, il a pu sélectionner des jeunes qui ne disposaient ni de tout le bagage ni de l'envie nécessaires pour y réussir.
Deuxièmement, l'article 1er prévoit une amélioration de l'information des lycéens grâce à la nouvelle plate-forme Parcoursup. Or cette amélioration est primordiale. Nous avons la faiblesse d'avoir confiance en nos lycéens, et nous sommes convaincus que, avec une meilleure information, nous éviterons que 47 % d'entre eux ne choisissent que quatre filières, à savoir la première année commune aux études de santé – PACES – , les sciences et techniques des activités physiques et sportives – STAPS – , le droit et la psychologie, y créant ainsi des tensions en matière d'accueil, alors que des places demeurent dans d'autres filières de l'enseignement supérieur.
Troisièmement, afin de lutter contre l'échec en licence, l'article 1er vise à renforcer l'accompagnement en première année de licence. Aujourd'hui, nous le savons, la licence se fait en trois ou quatre ans, voire davantage, souvent après des années perdues à la suite d'un décrochage ou d'une déception à l'égard d'une filière, d'un mode d'apprentissage ou du fait d'un niveau insuffisant dans une matière particulière.
Mieux orientés, nos lycéens seront aussi mieux accompagnés. Des dispositifs leur seront proposés pour les aider à passer le cap difficile entre le lycée et le supérieur. Cela concernera notamment ceux qui en ont le plus besoin. Grâce à un repérage précoce, dès leurs voeux, dès leur orientation, ces aides personnalisées leur permettront d'obtenir un diplôme de l'enseignement supérieur, dont nous savons que, dans notre pays, il est le véritable bouclier contre le chômage.