Si je salue moi aussi le travail de Charlotte Parmentier-Lecocq et de Carole Grandjean, je souhaite leur faire part de mon amertume. En effet, cette proposition de loi ne fait que corriger les conséquences du premier texte du quinquennat d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire la « loi travail », qui a supprimé les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et est revenue sur un certain nombre d'acquis sociaux des salariés en matière de conditions de travail. Nous vous avions pourtant dit, à l'époque, que vous mettiez en danger la santé des salariés.
Votre copie est correcte, mesdames les rapporteures. Ce que vous proposez est-il suffisant ? Non, car au lieu de vous contenter de corriger les conséquences, il faudrait vous attaquer aux causes.
Les soignants des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes sont les travailleurs confrontés au plus grand nombre d'accidents du travail – plus encore que ceux du secteur du bâtiment et des travaux publics. Or le projet de loi relatif au grand âge et à l'autonomie a été de nouveau repoussé. Mais, grâce à la proposition de loi, on pourra dire à ces soignants, une fois qu'ils auront 45 ans, qu'ils sont trop abîmés et ne peuvent plus exercer – alors même qu'ils ne sont pas assez nombreux... Là encore, on traite une conséquence sans chercher à s'attaquer à la cause. Vivement que quelqu'un s'en prenne aux causes pour que l'on avance !