Le ministère de la santé a recouru à des cabinets de conseil, comme d'autres gouvernements avant lui. La fréquence et le montant des commandes, rendus publics hier par Véronique Louwagie, membre de la commission de finances, peuvent toutefois interroger : 11,35 millions d'euros, pour 28 commandes, soit plus d'un million d'euros de dépenses de conseil par mois, plus de 250 000 euros par semaine. Ce montant est effectivement une goutte d'eau rapporté au coût global de la crise sanitaire, mais il témoigne toutefois d'un défaut d'organisation, d'une perte d'expertise de nos institutions dans la gestion des crises.
Je ne vous en rends pas responsable, mais je souhaiterais avoir votre avis sur ce constat. Les commandes concernent d'ailleurs des prestations d'appui à la création, de maintenance de différents systèmes d'information, de modélisation, d'analyses de simulation, d'accompagnement logistique, de gestion des stocks, de coordination, etc. Une commande a même été passée en réponse à des questions parlementaires et de la Cour des comptes. Ces missions ne pourraient-elles pas être menées par nos administrations ? Ne devrions-nous pas nous doter d'une véritable organisation à même de faire face à ce type de crise ?
Ma seconde question concerne les lits de réanimation. Plusieurs organisations professionnelles réclament une augmentation du nombre d'internes de réanimation formés chaque année, afin d'assurer le renouvellement des générations. Elles appellent également au doublement, à terme, du nombre de lits de réanimation pérennes. Comment justifier la pénurie de lits de réanimation, plaçant la France parmi les derniers pays de l'OCDE en termes d'équipements et structures de réanimation ? Que pouvons-nous faire pour nous préparer à des jours meilleurs ?