J'ai bien entendu les axes sur lesquels vous travaillez, en particulier la formation des professionnels – qui permet de gagner en réactivité et participe de la reconnaissance –, l'indemnisation et le suivi au long cours des patients souffrant de séquelles liées à la covid. Je reconnais le travail mené par la direction générale de l'offre de soins (DGOS) sur ce point.
Face au virus, l'équation est difficile à résoudre à mesure de l'évolution des connaissances et nécessite une adaptation constante. Au regard de la situation de nos voisins européens, les décisions prises au sein du Conseil de défense sous l'autorité du Président de la République semblent être les bonnes, l'enjeu consistant, dans le même temps, à pouvoir assurer la continuité de l'ensemble des soins. Une course de vitesse est engagée, avec l'objectif d'atteindre 4 millions de personnes vaccinées à la fin du mois de février et 15 millions au printemps. Nous sommes en passe de la gagner ; nous avons même dépassé l'Allemagne et l'Italie. Il ne s'agit toutefois pas d'une compétition ; je rappelle d'ailleurs que la stratégie vaccinale est européenne.
La DGOS occupe une place centrale dans la coordination des acteurs et des moyens. Elle s'appuie sur les soignants, dont il faut, une fois de plus, souligner l'engagement. Malgré cela, la course contre la montre est engagée, face notamment à la haute contagiosité du variant anglais. Si aucune action n'était mise en œuvre, les épidémiologistes considèrent, sur la base d'une contagiosité plus élevée à hauteur de 50 %, que le pic d'hospitalisations de la deuxième vague serait atteint fin mars, avec un risque de submersion des services hospitaliers.
En période de pandémie et de crise, l'enjeu consiste à mener à la fois une course contre la montre et une course de fond, en tenant compte des risques de dysrythmie sociale et de désocialisation, et avec la nécessité de soutenir la population dans une démarche positive de responsabilité collective.
Prévoir « le coup d'après » signifie peut-être apprendre à vivre avec le virus et ses variants, éventuellement sur une période longue. Quelle stratégie envisageriez-vous si nous assistions à la chronicisation du virus, au regard de la nécessité de pérenniser notre système de santé ?
Comment améliorer par ailleurs l'efficacité de la logistique, au plus près des lieux de vie de nos concitoyens en vue de l'immunité collective ?
Je tiens, pour finir, à attirer votre attention quant au fait que certains établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) étaient heureusement équipés d'oxygène, ce qui a permis de sauver la vie de nombreux résidents. Peut-être faudrait-il revoir la logistique de cet établissements au regard de l'oxygénothérapie ? Je souhaite également souligner qu'outre les déprogrammations d'actes de chirurgie, nombre de patients annulent leur opération par crainte de contracter la covid, ce qui constitue une problématique, sans compter les pertes de chance dans le cadre de la stratégie de prévention des cancers.