Nous vivons une période surréaliste. Le Gouvernement ne cesse de prolonger l'état d'urgence sanitaire, alors qu'il ferait mieux, à mon sens, de décréter l'état d'urgence de l'offre de soins. En effet, si vous étiez parvenus à réaliser l'une de vos missions, à savoir assurer la qualité des soins, leur continuité et leur proximité, nous aurions peut-être pu ralentir la propagation de ce virus.
En parlant de qualité des soins, l'on peut s'interroger sur la qualité qui a été offerte concernant les masques, les tests et les vaccins. Rien n'a été anticipé. Pire, Sanofi engrange 10 milliards d'euros de bénéfices supplémentaires en 2020, que le groupe entend redistribuer à ses actionnaires tout en supprimant, dans le même temps, des centaines d'emplois et en fermant des centres de recherche.
Les notions de continuité et de proximité des soins sont quant à elles vides de sens dès lors que le Gouvernement supprime des crédits à l'hôpital public dans le projet de loi de finances de la sécurité sociale. Ce faisant, il opte pour la voie la plus facile : imposer des restrictions à la population pour, peut-être, se donner bonne conscience, mais sans accompagner cette population.
Je ne prendrai qu'un exemple, celui du surcoût dans le budget des familles lié à l'achat des masques. Où trouver l'argent ? Quelle aide le Gouvernement apporte-t-il ?
Dans le département de La Réunion, la rectrice a rendu le port du masque obligatoire depuis le lundi 8 février pour les enfants de 6 à 10 ans dans les écoles primaires. Imposer de porter le masque huit heures durant en classe, alors que la température y atteint 35 °C en moyenne, voire même, dans certains cas et en l'absence de ventilation, 40 °C, me semble inacceptable. « Laissez nos enfants respirer ! », tel est le slogan des parents qui se sont regroupés dans un collectif et qui ont manifesté hier devant la préfecture de Saint-Denis. Cette manifestation a rencontré un vif succès.
L'Organisation mondiale de la santé dit elle-même que le port du masque a des conséquences néfastes sur les enfants. À cet égard, pourquoi ne pas mettre en place de roulements facilitant le respect de la distanciation ? Pourquoi ne pas octroyer des moyens financiers pour agrandir les lieux de restauration sachant que, selon les experts, le virus se propage essentiellement et plus facilement dans les cantines et les réfectoires ? Pourquoi ne pas embaucher des surveillants supplémentaires pour permettre le bon respect de la distanciation ? Avez-vous évalué les conséquences du port du masque sur les enfants, tant sur le plan de la santé que sur le plan social ?
Enfin, les secteurs de la culture, du sport et de l'événementiel vivent un tsunami économique. Quels protocoles sanitaires pourraient y être rapidement mis en place afin d'éviter une désocialisation de notre société ?