Intervention de Dr Jean-Luc Roelandt

Réunion du jeudi 4 mars 2021 à 9h35
Commission des affaires sociales

Dr Jean-Luc Roelandt, directeur‑adjoint du Centre collaborateur français de l'OMS pour la recherche et la formation en santé mentale :

Je me suis réuni hier à Courbevoie avec vingt personnes, dont sept élus, en vue de la création d'un conseil local de santé mentale. Manifestement, quelque chose a changé en France. La question de la santé mentale ne se pose plus en termes de folie ou de maladie mentale mais comme celle d'un bien collectif à préserver au même titre que la santé physique. Ceci constitue une véritable nouveauté, rendue possible grâce aux CLSM.

Tout le monde doit veiller à sa propre santé mentale. Comme l'indiquait Enguerrand du Roscoat, il faut prendre en charge la détresse dès son apparition pour éviter le recours aux soins.

L'accès aux soins est essentiel. Cette crise révélatrice d'inégalités sociales et de santé a amplifié des phénomènes négatifs, comme l'ont relevé nombre d'études de l'OMS, mais aussi d'autres, positifs. Parmi ceux-ci, je retiendrai surtout l'importance du savoir expérientiel des personnes vulnérables, manifeste pendant toute cette crise. Je pense que ces personnes ont un rôle important à jouer dans notre société, parmi leurs concitoyens.

L'adaptabilité et les orientations « rétablissement » sont importantes pour les services. Partout où ils ont été mobiles, c'est-à-dire où ils ont réussi à se déplacer malgré la crise, la santé mentale de la population s'est améliorée. On a observé des solidarités locales impressionnantes, portées par les collectivités locales en lien avec la psychiatrie publique, souvent présente, ainsi qu'avec la psychiatrie privée.

Se posent aussi la question de la réduction de la fracture numérique, et celle de l'inégalité face à la santé. Un débat a lieu en ce moment sur la vaccination des personnes vulnérables. J'estime que les personnes atteintes de maladies mentales sévères ont une espérance de vie réduite de dix à quinze ans. La vaccination devrait être pour elles obligatoire, ou plutôt leur être proposée.

Un grand changement a eu lieu : les communautés s'impliquent désormais dans les questions de santé mentale. De ce point de vue, la crise a eu un effet positif.

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