Vous avez décrit comment cette irruption du télétravail dans nos vies a transformé le travail lui-même. Vous avez évoqué à la fois l'outil face à la crise que nous connaissons et la souplesse qu'il introduit, qui peut améliorer la vie d'un certain nombre de salariés.
Nous avons eu le sentiment d'un certain engouement pour le télétravail, d'abord, mais aussi d'une forme de repli par la suite. Le télétravail n'a peut-être pas toutes les vertus dont nous le parions au départ. Vous avez évoqué les questions qu'il soulève : la question des inégalités, de l'équilibre et même de la césure entre vie personnelle et vie professionnelle, des relations humaines. J'ai été frappé par ce que l'APEC a mentionné sur les aspirations des managers ; nous voyons bien que la transformation des relations humaines dans le travail n'est pas toujours une bonne nouvelle. La question se pose aussi de celles et ceux qui seraient encouragés à travailler tout en étant malades, en restant chez eux. Il faudrait juguler ce travers.
Je pense aussi qu'il faut prévenir certaines transformations qui pourraient résulter du télétravail, telles que des formes d'« ubérisation » accélérée du travail aujourd'hui salarié, même si elles ne se profilent pas actuellement.
Je voudrais interroger l'ANACT et la DARES sur le poids de leurs préconisations dans les entreprises. Comment ont-elles été prises en compte ? À quel point pensez-vous avoir eu un effet, un impact ?
Même si ce n'est pas ce qui a été décidé dans l'ANI, dans quelle mesure faut-il légiférer sur ces questions ? La CCI a évoqué le flou juridique. Quelles sont les conditions pour établir un véritable droit au télétravail pour les salariés dans le cadre de ce droit du télétravail ?