Je souhaite vous interroger d'abord sur le suivi des risques psychosociaux. Nous avons de réelles inquiétudes sur les conséquences des mesures de télétravail contraint. Nous avons tous entendu dans nos circonscriptions, de Strasbourg à Bayonne, des demandes de salariés à revenir sur leur lieu de travail certains jours de la semaine et nombre d'employeurs nous font également part de leur vive inquiétude concernant le retour à la normale pour réussir à ressouder géographiquement leurs équipes. Que pouvez-vous nous dire sur l'impact du télétravail en matière de risques psychosociaux ? Comment les avez-vous objectivés et mesurés ? De façon générale ou par branche, comment l'ANACT contribue‑t‑elle à stimuler la prévention des risques psychosociaux ? Où en est le dialogue social sur ce sujet ? Comment évaluer la capacité du CSE à absorber dans ce contexte les activités des anciens comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) pour en reprendre les missions ?
Ma deuxième question concerne le choc organisationnel du télétravail. Beaucoup d'entreprises ont pu s'organiser en travail à distance et la question de l'externalisation, notamment à l'étranger, de fonctions qui n'étaient traditionnellement pas perçues comme externalisables se posera davantage. Cette mutation structurelle de nos entreprises constitue une réelle inquiétude. Comment anticiper ce sujet et armer les salariés français face à cette perspective ?
Ma dernière question concerne plutôt les entreprises industrielles. Quel bilan intermédiaire tirez-vous du télétravail pour ces entreprises dont nous aurions tendance à penser qu'elles sont plus capables de séparer ce qui relève du télétravail et ce qui ne peut pas en relever ? Quelle est la perception des industriels classiques à l'heure de cette numérisation à marche forcée en temps de covid ?