Intervention de Karine Babule

Réunion du mardi 23 mars 2021 à 17h15
Commission des affaires sociales

Karine Babule, chargée de mission au sein du département « Expérimentations » de l'ANACT :

Les CSE sont très peu présents dans les accords de première génération sur le télétravail alors qu'il s'agit d'une instance importante à mobiliser, notamment pour la prévention des risques professionnels, qui est assez peu présente dans les accords, ou pour travailler sur les critères d'éligibilité, qui sont encore fortement orientés « métier » et non activité de travail. Le CSE peut aussi intervenir pour évaluer la qualité du télétravail et, de façon plus générale, pour évaluer l'accord dans l'ensemble de ses clauses. Celles-ci peuvent être sécurisantes dans un certain sens, mais aussi « sclérosantes » pour le management au quotidien du télétravail.

Sur l'égalité entre femmes et hommes, les études montrent que les femmes ont moins accès que les hommes à des espaces dédiés et sans enfant. La question des couples télétravailleurs se pose, notamment en ce qui concerne la surface des maisons ou des appartements. Tout le monde n'a pas une résidence secondaire et les tiers-lieux peuvent être une alternative intéressante au domicile, s'ils peuvent être pris en compte dans les enveloppes budgétaires allouées.

Les femmes sont surreprésentées dans les métiers marqués par l'isolement, potentiellement encore plus avec le travail à distance, d'où l'importance particulière de favoriser l'inclusion, notamment par des projets transverses. Ceci est valable pour tous les métiers potentiellement isolés.

Avant même la crise, des études montraient que les femmes avaient moins accès que les hommes à des équipements numériques mobiles, compte tenu de leur métier. Encore aujourd'hui, les entreprises n'ont pas l'ensemble de l'équipement nécessaire à disposition. Beaucoup n'ont pas d'ordinateur mobile avec visioconférence et ce point est important pour le développement des compétences numériques à l'avenir. Cela pose la question de l'inclusion numérique des femmes et des hommes, pour ne pas exclure les femmes de ces nouveaux métiers.

Les femmes sont surreprésentées dans les fonctions support et elles sont parfois à cheval entre plusieurs services, plusieurs départements, en ayant à gérer des outils numériques qui se sont multipliés de manière exponentielle et non contrôlée. Ceci engendre des risques psychosociaux et une difficulté à suivre l'information.

De manière générale, notre réseau préconise que toute transformation organisationnelle – télétravail ou autre – intègre l'impact de cette transformation sur les femmes et les hommes, que ce soit au niveau de l'emploi, des parcours professionnels, des conditions de travail, de l'articulation du temps, de manière à ce que ces nouvelles formes d'organisation ne viennent pas créer de nouvelles inégalités ou renforcer des inégalités existantes, mais soient plutôt des vecteurs d'égalité professionnelle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.